À la rencontre des candidats à la présidence de l’Alliance: Ariel Guarco

04 Nov 2015

 

Consultez le site web de candidature d'Ariel Guarco

 

En raison du départ anticipé de Dame Pauline Green, l’Alliance coopérative internationale convoque des élections pour le poste de président.  Quatre candidats ont annoncé leur intention de se présenter à cette élection qui se tiendra lors de l’Assemblée générale de l’Alliance à Antalya, en Turquie. Parmi eux figure Ariel Guarco, président de Cooperar, l’organisation faîtière nationale de coopératives en Argentine. Dans un entretien accordé à Co-operative News, M. Guarco a présenté sa vision de l’Alliance et du mouvement coopératif mondial. 

« Nous sommes profondément convaincus que la coopération constitue un levier pour la transformation sociale », a-t-il déclaré, précisant les raisons le poussant à se présenter à cette élection.   « Ainsi que l’ont indiqué les Nations Unies à travers leur programme pour le développement durable, les inégalités se sont creusées, tandis que les catastrophes naturelles, les conflits et l’extrémisme violent ont gagné en intensité.  Le monde attend une réaction face à ces menaces.  Nous pensons que les coopératives détiennent la clé d’une société meilleure à construire, plus équitable, plus inclusive.  Voilà ce qui motive notre décision », a-t-il ajouté.

En Argentine, Cooperar travaille avec 67 fédérations de coopératives, 5 000 coopératives et dix millions de membres pour mener à bien la transformation sociale.  La confédération a impliqué des universités ainsi que des coopérateurs de la base dans le processus, tout en tâchant de peser dans les prises de décisions au plus haut échelon national.  

« Il y a également beaucoup à apprendre de l’expérience argentine », estime M. Guarco. Le pays a traversé, en 2002, une profonde crise économique : la moitié de la population a dû lutter pour conserver un emploi et plus du quart vivait dans la pauvreté.  « Dotées d’une histoire de plus de 100 ans, les coopératives ont été à même de tirer parti de leur expérience et de leurs ressources afin de venir en aide aux plus démunis.  Nos coopératives de services publics, qui fournissent électricité, assainissement, accès Internet, ainsi que d’autres services, sont présentes dans 1 100 villes, soit près de la moitié de celles que compte le pays.  Elles ont continué à fournir ces services essentiels quand la population s’est trouvée dans l’incapacité de payer, et ont mis en place un mécanisme pour offrir des services sanitaires, éducatifs, culturels et funéraires », a ajouté Ariel Guarco.   Il a ensuite expliqué comment les coopératives avaient également participé à la reconstruction du pays en fournissant un mécanisme permettant aux travailleurs de prendre le contrôle de leurs entreprises en faillite, ce qui a créé des milliers d’emplois. 

C'est grâce aux efforts déployés par Cooperar qu’une nouvelle loi autorisant les coopératives à posséder des chaînes de communication a été adoptée en 2009.  Aujourd’hui, les coopératives argentines possèdent 450 chaînes télévisées, 300 titres de périodiques et 300 stations de radio.  « Nous avons contribué au processus de démocratisation de l’information », a-t-il déclaré. 

Évoquant ses principales priorités en tant que potentiel président de l’Alliance, M. Guarco a déclaré qu’il s'efforcerait de garantir une meilleure représentation des membres en mettant davantage l’accent sur les relations entre coopératives, sur le terrain, dans différents pays.  « On peut aller dans ce sens en travaillant étroitement avec les bureaux régionaux et sectoriels de l’Alliance », a-t-il ajouté.  Une autre de ses priorités consiste à trouver de nouvelles sources de financement de l’Alliance, qui fonctionne aujourd’hui grâce aux cotisations de ses membres.  « Il nous faut pour cela un organe politique, comme le Conseil d’administration de l’Alliance, qui soit actif, dynamique et interactif, et qui travaille en étroite collaboration avec ceux qui mettent ces politiques en œuvre, avec les membres du personnel de l’Alliance », a-t-il poursuivi. 

L’Argentine, qui comptait auparavant trois fédérations de coopératives, en possède désormais 77.  « C'est là le fruit du travail continu de Cooperar », ajoute M. Guarco. Selon lui, les coopératives souhaitent rejoindre un organe représentatif dès lors qu’elles se rendent compte des avantages que cela procure d’en faire partie. 

Tout comme elle a su forger une identité globale au mouvement, l’Alliance a été en mesure de porter la voix du mouvement auprès du B20.  M. Guarco a participé aux réunions du B20, aux côtés d’autres délégués du groupe de travail sur le commerce.  « Nous avons concouru à l’établissement du programme, mais n’avons pas beaucoup pesé.  Notre influence reste limitée. »  Il aimerait que soient levées les restrictions au commerce, en particulier pour les États subissant des barrières commerciales, lesquelles ont une incidence sur tous leurs secteurs coopératifs. 

Le programme de développement pour l’après 2015 de l’ONU constitue également un domaine de travail important pour l’Alliance.  M. Guarco considère que les 27 points figurant au programme proposé lors du Sommet de la durabilité sont le lot quotidien du mouvement coopératif, qui œuvre au développement local, à la création d’emplois décents et de modes de production durables. « Les coopératives de services publics, qui fournissent des services à sept millions de personnes en Argentine, en sont l’illustration », a ajouté Ariel Guarco. 

Il est entré dans le mouvement coopératif en occupant différents postes dans sa coopérative d’électricité locale.  M. Guarco est président de Cooperar depuis 2001 et membre du Conseil d’administration de l’Alliance depuis 2013.  Il dirige également la fédération des coopératives d’électricité de Buenos Aires.  « Le développement durable ne constitue que l’un des potentiels objectifs communs à l’ONU et à l’Alliance », a déclaré M. Guarco. Il s’agit de saisir cette occasion de travailler à la réalisation des mêmes objectifs.  Il raconte comment, à l’issue de la rencontre du pape François avec les représentants de l’Alliance et de Cooperar en 2013, de nombreux jeunes Argentins, des organisations chrétiennes et des églises ont décidé de prendre des coopératives comme fournisseurs de services.  « Nombreuses sont les perspectives de collaboration », a-t-il conclu.

 

 

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