Jeremy Rifkin: Les modèles coopératifs pourraient mener la révolution numérique

27 Oct 2016
Jeremy Rifkin at the Summit 600

Alors que le monde se heurte à une série de défis écologiques, les coopératives peuvent aider les individus à développer de nouvelles économies, pour bâtir un avenir meilleur, plus inclusif et respectueux de l’environnement. Ce point de vue a été mis en avant par l’économiste Jeremy Rifkin, l’un des principaux orateurs du Sommet international des coopératives de Québec.

Le Pr Rifkin a rédigé plus de 20 ouvrages sur l’impact des changements scientifiques et technologiques sur l’économie, la société et l’environnement. Il a détaillé la nécessité d’un nouveau modèle économique dans le monde, afin de gérer la crise environnementale grandissante. Les coopératives ont l’occasion de porter le changement, surtout dans des domaines comme l’énergie et la technologie numérique, a-t-il affirmé.

Le Pr Rifkin pense que les coopératives numériques vont s’étendre à différents secteurs, en particulier parce que la nouvelle économie du partage fait écho aux sept principes coopératifs. Il est convaincu que développer une économie fondée sur le partage des biens, des espaces et des outils permettra de réduire le coût de production marginal.

Le professeur Rifkin a conseillé le Parlement européen, la Commission européenne et différents chefs d’État. Parmi les thèmes abordés dans ses travaux, celui de l’énergie renouvelable est particulièrement prégnant.

«Les coopératives seront les producteurs d’énergie du 21e siècle en Europe. C’est un grand moment. Les coopératives seront l’endroit idéal pour renforcer la nouvelle révolution numérique des coopératives. Elles peuvent agir vite si elles ont de nouvelles idées. Elles comptent un milliard de personnes, ainsi que des coopératives bancaires, agricoles et manufacturières.»

«Cette technologie connaît une période sombre, il nous faut rendre le système résilient», a-t-il déclaré, et il a exhorté les coopératives à utiliser le domaine .coop et à créer leurs propres algorithmes et applications afin de tirer profit au mieux des données fournies par les membres, de manière éthique.

«On passe de vendeur-acheteur à fournisseur-utilisateur avec des marges faibles», dit-il en parlant d’une économie du partage qui compte trois milliards de jeunes actifs sur la toile, qui produisent et partagent de la musique, des livres, et des vidéos.

«Vous disposez des industries, des individus et de la forme parfaite, démocratique, ouverte, distributive et transparente, pour distribuer tout ça », a-t-il dit aux délégués. «Pourquoi les coopératives ne pourraient-elles pas dire à leur milliard de membres: “pourquoi ne pas créer un Facebook ou un Google, pourquoi ne sommes-nous pas sur Twitter ou en train de développer des plateformes de transport ?”», a-t-il conclu.

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