La stratégie de Rome propose des mesures pour libérer le potentiel des acteurs de l’économie sociale

18 Dec 2014

Une conférence internationale organisée à Rome a exploré les principaux obstacles qui entravent le développement de l’économie sociale en Europe. Cet événement, qui a rassemblé plus de 190 intervenants de 25 pays européens, avait pour but de mettre en valeur différents moyens de libérer le potentiel des acteurs de l’économie sociale, dont les coopératives.

Le mouvement coopératif était représenté à la conférence par les représentants de plusieurs organisations coopératives, telles que l’Alliance des coopératives italiennes, Cooperatives Europe, le CECOP, la CEPES et Cooperative Europe.

Le premier jour de la conférence, le sous-secrétaire italien Luigi Bobba a parlé de l’importance des entreprises de l’économie sociale, y compris les coopératives. Il a déclaré : « L’objectif de cette conférence est d’attirer l’attention sur un secteur important. Le gouvernement et la Chambre [des députés] ont entamé une réforme de grande envergure dans le secteur du bénévolat, des associations et de la coopération sociale.

Les services que propose le secteur public ne sont plus capables de résoudre les problèmes ou de répondre aux nouveaux besoins : seules les organisations sociales le peuvent. Nous devons adopter une stratégie à moyen et long terme. »

Cette conférence a débouché sur la Stratégie de Rome, un ensemble de documents finaux qui résument les débats menés. Cette déclaration recommande d’appliquer les statuts des diverses organisations de l’économie sociale, y compris les coopératives et les mutuelles. Elle réclame également davantage de soutien pour les différents types de placement de capitaux, tels que les fonds d’investissement solidaires coopératifs, via lesquels une partie des gains des membres est investie pour financer de nouvelles coopératives avec de nouveaux membres.

Afin de promouvoir l’économie sociale et de libérer le potentiel des entreprises sociales, la déclaration propose de créer un label et de lancer un site Internet paneuropéen dédié aux différents statuts juridiques des organisations de l’économie sociale, avec des informations sur la manière de créer une organisation de ce type et de la gérer. La Stratégie de Rome appelle aussi à l’instauration d’une agence de promotion à l’échelle européenne et d’un réseau médiatique pour soutenir et promouvoir l’économie sociale. Une autre mesure proposée consiste à créer une unité d’économie sociale interservices entre les différentes directions générales de la Commission européenne.

Mauro Lusetti, le président de Legacoop et de l’Alliance des coopératives italiennes, a affirmé que toutes les organisations de l’économie sociale devraient unir leurs forces pour renforcer leur influence. L’Alliance des coopératives italiennes rassemble les trois confédérations coopératives italiennes, à savoir AGCI, Confcooperative et Legacoop.

« Le rôle joué par l’Alliance des coopératives italiennes est indispensable, mais insuffisant », a expliqué M. Lusetti. « Les diverses composantes de l’économie sociale doivent définir une vision commune afin d’occuper une place plus importante, de gagner en pouvoir et en visibilité, notamment dans le cadre de leurs discussions avec les institutions européennes. L’Alliance est un excellent projet, dont l’objectif est de transformer la société. C’est un point de départ, mais nous devons trouver un consensus entre toutes les forces de l’économie sociale. »

La conférence était organisée par le ministère italien du travail et de la politique sociale, avec l’aide financière de la Commission européenne et le soutien d’ISFOL, l’Institut pour le développement de la formation professionnelle des travailleurs.

Photo:Mauro Lusetti, le président de Legacoop et de l’Alliance des coopératives italiennes

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