Lors d'un événement parallèle à la 69e Commission de la condition de la femme (CSW69), les coopératives ont été présentées comme une voie innovante pour autonomiser les communautés et transformer les systèmes de soins. Organisée au siège des Nations Unies à New York du 10 au 21 mars, la CSW69 était axée sur l'examen et l'évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing et des conclusions de la 23e session extraordinaire de l'assemblée générale.
L'événement parallèle était organisé conjointement par le Comité pour la promotion et le progrès des coopératives (COPAC), les services gouvernementaux suédois et We Effect, en collaboration avec Cooperatives Europe et l'Alliance coopérative internationale (ACI), le 11 mars.
Guidés par le thème de l'événement « Transformer collectivement les systèmes de soins grâce à une approche multisectorielle », les participants ont discuté de la manière de reconnaître, de réduire, de redistribuer et de récompenser le travail de soins. La discussion s'est appuyée sur un document d'orientation des Nations Unies de 2025 intitulé « Transformer les systèmes de soins dans le contexte des Objectifs de développement durable ».
Xiomara Nuñez de Cespedes, présidente du Comité pour l'égalité des genres de l'Alliance coopérative internationale, a souligné le rôle des coopératives dans la conduite du changement, s'appuyant sur son expérience de membre de la Coopérative multiservices de professionnels infirmiers (COOPROENF), une coopérative d'infirmières en République dominicaine. Elle a expliqué comment les coopératives font la différence en investissant des ressources considérables dans le secteur des soins et a cité des exemples de coopératives dirigées par des femmes fournissant des services de soins en Inde et en Espagne.
« Nous travaillons avec nos alliés et les gouvernements pour transformer les systèmes de soins mais nous ne pouvons pas attendre des changements externes ; nous devons agir de l'intérieur, au sein de nos coopératives » a-t-elle déclaré lorsqu'on lui a demandé son avis sur la collaboration entre différents acteurs.
Les participants ont évoqué la nécessité de réduire la répartition inégale du travail non rémunéré entre les femmes, de mettre en œuvre des réglementations garantissant des conditions de travail décentes et une rémunération égale pour tous les soignants, de garantir la participation pleine et effective des soignants et l'égalité des chances en matière de négociation collective.
Ils ont également souligné la nécessité pour les gouvernements d'investir dans des solutions coopératives de soins afin de garantir que le travail de soins soit considéré comme une responsabilité collective, contribuant ainsi à la réalisation des Objectifs de développement durable liés à la réduction de la pauvreté et aux droits des femmes.
WeEffect a partagé son expérience dans les pays d'Amérique latine, mise en lumière dans un nouveau rapport intitulé « Pas une main invisible ». Ce rapport explique que le modèle coopératif peut servir ces populations et devrait être reconnu pour cette contribution potentielle. Ce faisant, il est essentiel d'inclure les expériences de gouvernance locale des communautés autochtones, paysannes et urbaines, car cela peut améliorer la responsabilisation des institutions publiques.
« Les coopératives constituent le modèle idéal pour transformer les systèmes de soins et cette année internationale des coopératives est l'année idéale pour le rendre visible » a déclaré Damaris R. Ruiz de We Effect, l'une des plus grandes organisations de développement coopératif au monde.
Un autre message ressort de la session : les collaborations sont importantes et les coopératives devraient s'efforcer de favoriser les collaborations entre elles et les autres acteurs du secteur des soins.
« Les inégalités ne sont pas inévitables. La croissance ne nécessite pas d'inégalités » a déclaré Wenyan Yang, chef du Service de la perspective sociale du développement à l'ONU.
Parmi les autres intervenants figuraient Amber Parkes (ONU Femmes), Gisela Strand (Agence suédoise de coopération au développement) et Jeanette Kindipan-Dulawan, Oxfam Philippines.
Cet événement international marque l'une des nombreuses opportunités de plaidoyer clés qui se dérouleront pendant l'Année internationale des coopératives des Nations Unies en 2025. Pour plus d'informations sur les modalités d'implication tout au long de cette année, consultez le site Année internationale des coopératives 2025 – Des coopératives pour un monde meilleur
