Comptant plus d’un quart de million d’employés dans le monde entier, les coopératives jouent un rôle essentiel dans le monde du travail. Nous manquons cependant de données pour étayer la notion fréquemment mentionnée que les coopératives comptent parmi les meilleurs employeurs du monde.
C’est pourquoi International Co-operative Alliance s’allie avec l’International Labour Organization (ILO) pour sponsoriser « Co-operatives and the World of Work », une conférence de recherche qui aura lieu les 9 et 10 novembre 2015 en prélude à la conférence mondiale et l’assemblée générale de l’Alliance à Antalya, en Turquie.
Le partenariat fait sens à de nombreux et différents niveaux pour l’Alliance et pour l’ILO.
« Pour les coopératives de travailleurs, le lien entre travail et coopération est clair : il s’agit de donner du pouvoir aux travailleurs et de fournir des emplois significatifs », explique Sonja Novkovic, en charge du comité de l’Alliance sur la recherche coopérative. « Mais il y a très peu de recherche sur l’engagement du travail dans d’autres types de coopératives ; il n’y a rien dans la littérature économique traditionnelle qui nous dit que les coopératives de consommateurs, par exemple, sont de meilleurs employeurs. »
Simel Esim, à la tête de l’unité coopérative de l’ILO, convient que davantage de recherches sont nécessaires pour confirmer l’idée que les coopératives « mettent l’accent sur la sécurité de l’emploi, la perspective sur le long terme et la qualité du travail pour les employés. »
« Il est important de mettre en mots et de mesurer les formes de valeur que les coopératives produisent en fournissant plus d’emplois, et de meilleurs emplois », explique-t-elle. « Quel est l’impact de la structure propriétaire et de la participation active des travailleurs et des membres des coopératives sur la productivité de telles entreprises ? Quel est l’impact de l’élargissement de la propriété sur la qualité des emplois et les conditions de travail ? Quel est l’historique des coopératives en matière de conformité du travail, par exemple, l’élimination des pires formes de travail des enfants, travail forcé et discrimination sexuelle ? »
Grâce au partenariat entre l’Allicance et l’ILO, la conférence forgera des liens plus solides entre les chercheurs spécialisés dans les coopératives et ceux qui se spécialisent dans les problèmes liés au monde du travail. Puisque l’événement coïncide avec la conférence mondiale et l’assemblée générale, il pourrait non seulement attirer des universitaires, mais aussi des praticiens issus des coopératives qui s’intéressent à la recherche. De la même façon, les chercheurs universitaires qui n’assistent pas habituellement aux réunions des leaders des coopératives pourront rester à Antalya après la conférence pour prendre part à l’assemblée générale et rejoindre le mouvement coopératif en action.
« La recherche sur les coopératives est une forme de recherche appliquée, et toute forme de recherche appliquée doit être connectée au monde réel », explique le Dr. Novkovic. « La recherche ne peut se contenter d’être purement théorique ; elle doit avoir du sens pour les gens qui évoluent dans ce domaine. »
Les conférences de recherche sur les coopératives ont traditionnellement lieu dans un cadre universitaire, et cet événement ne fait pas exception. Le troisième partenaire de la conférence est l’université d’Akdeniz, une institution d’éducation et de recherches majeure à la perspective internationale. L’université accueillera la conférence et veillera à la logistique.
« Co-operatives and the World of Work » acceptera des propositions pour des comités et présentations jusqu’au 15 février. La conférence comprendra également un programme pour les jeunes universitaires, spécialement conçu pour les jeunes ou nouveaux chercheurs.
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Photo : la main d’œuvre, coiffée de foulards aux couleurs vives, ramasse le thé à Darjeeling, en Inde. Parce qu’ils font partie d’une coopérative, leur salaire est jusqu’à 13 fois plus élevé que celui d’autres travailleurs (c) Shutterstock