Interview avec : M. Balasubramanian (Balu) G. Iyer, le nouveau directeur régional de l'Alliance pour la zone Asie-Pacifique

27 Mar 2014

[[{"type":"media","view_mode":"media_original","fid":"11666","attributes":{"alt":"","class":"media-image","height":"248","style":"line-height: 1.538em;","typeof":"foaf:Image","width":"232"}}]]L'Alliance coopérative internationale a nommé Balu G. Iyer au poste de directeur régional de son bureau en Asie-Pacifique. M. Iyer jouit d'une longue expérience en développement international et va continuer le travail de l'Alliance dans la zone Asie-Pacifique, en mettant en avant et en soutenant les coopératives, pour atteindre la vision de 2020 exposée dans le Plan d'action pour une décennie des coopératives.

M. Iyer, pouvez-vous nous parler de votre parcours et nous dire comment vous en êtes venu à participer au mouvement coopératif ?

Après avoir terminé des études d'ingénieur et travaillé pendant quelques années, j'ai effectué un MBA (maitrise en administration des affaires) à l'Institut de gestion rurale (IRMA) d'Anand. J'ai choisi l'IRMA car il a été fondé sur la croyance que la clé d'un développement rural efficace repose sur la gestion professionnelle et la formation des managers. Ces atouts sont aussi nécessaires aux coopératives et organisations non gouvernementales qu'au secteur privé.

Mon séjour à l'IRMA m'a permis de comprendre le fonctionnement des coopératives et d'apprendre à connaître les coopératives laitières, les coopératives de tabac et celle de gestion de l'eau. Une fois diplômé, j'ai rejoint le Programme de soutien aux régions rurales de la Fondation Aga Khan (AKRSPI) et travaillé avec des coopératives d'irrigation et de gestions de canaux. Ce fut un des moments les plus gratifiants de ma carrière – voir la communauté s'unir, décider de la gestion de la coopérative, prendre de sages décisions sur l'utilisation et le prix de l'eau, et voir l'amélioration significative que celle-ci a apporté à leur niveau de vie.  

Par la suite, j'ai travaillé avec des organisations de développement international telles qu'ActionAid India, l'International Development Exchange (Programme de développement international) et la Fondation pour l'Asie d'Inde et des États-Unis. Mes travaux avec toutes ces organisations étaient concentrés sur l'Asie et en interaction avec des organisation gouvernementales, des ONG et des coopératives.  J'ai apporté, dans mes travaux, quelques principes de base que j'avais tirés de mon expérience coopérative : donner la voix à chacun, action collective, direction démocratique, leadership, prise en compte des femmes et réinvestissement des ressources dans la communauté.

Que pensez-vous de la situation actuelle des coopératives dans la région ?

La zone Asie-Pacifique est l'une des régions les plus dynamiques économiquement, et l'on s'attend à ce qu'elle influence l'économie mondiale d'ici quelques années. Toutefois, la croissance n'est pas géographiquement uniforme, et beaucoup de personne ne peuvent pas profiter de cette prospérité.

Le paradigme économique primaire place le marché au centre de l'activité économique et l'intérêt individuel au-dessus de tout.

Il y a un besoin urgent de bâtir d'étroites relations dans la région pour développer le mouvement coopératif. Les récents soulèvements au Moyen-Orient, et ailleurs, ont prouvé l'insatisfaction des jeunes face à la situation économique actuelle, et leur recherche d'alternatives ; les coopératives pourraient leur montrer le chemin.

Quels changements aimeriez-vous constater ?

L'Alliance a effectué un travail de pionnier considérable pour promouvoir le mouvement coopératif dans la région, en collaborant avec les gouvernements pour mettre en place des lois et une politique offrant des possibilités et des garanties aux coopératives, et pour développer la prise de conscience et la capacité des membres.

Je vais partir de ce travail et fournir aux membres des services efficaces et à valeur ajoutée, que ce soit pour relancer l'activité commerciale ou élargir les marchés. L'amélioration de la qualité et de la fréquence de nos communications en utilisant les médiaux sociaux est un autre point sur lequel j'aimerais me concentrer. J'aimerais également explorer l'utilisation des technologies pour promouvoir notre mission dans la région.

Quels sont vos plans pour le mouvement en Asie-Pacifique, et quels sont les objectifs clés de l'Alliance dans cette région pour les années à venir ?

Le « Plan d'action pour une décennie des coopératives » définit une vision ambitieuse selon laquelle l'entreprise coopérative devrait devenir, en 2020, un leader reconnu du développement économique social et environnemental durable. La zone Asie-Pacifique travaille en se fondant sur ce plan d'action pour établir son cadre stratégique de 2013-2016.  Outre continuer à fournir une assistance technique aux membres et organiser des échanges, certaines des initiatives possibles comprendront le développement du commerce coopératif via des plateformes internet, l'amélioration des connaissances dans les domaines d'activités du « recyclage des ressources » et de « l'énergie renouvelable » ; l'institutionnalisation de « l'audit social coopératif », pour promouvoir et sauvegarder l'identité coopérative. Nous développerons également les échanges culturels entre les jeunes coopérateurs.

M. Iyer succédera au professeur Chan Ho Choi, directeur régional de l'Alliance dans la zone Asie-Pacifique depuis 2010.