L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture considère que les coopératives sont un acteur clé dans l’effort d’élimination de la faim avant 2030. Dans son discours introductif lors de la Conférence mondiale de l’Alliance coopérative internationale à Antalya, Marcela Villarreal, de la FAO, a mis en avant les principales mesures que pouvaient prendre les coopératives afin de participer à la réalisation de cet objectif.
« L’agriculture est une activité à risque, et elle le devient plus encore avec le changement climatique. Que peut faire le mouvement coopératif? Nous savons que les coopératives peuvent apporter et offrent effectivement des solutions efficaces pour surmonter toutes les difficultés que rencontrent les petits exploitants agricoles », a déclaré Mme Villareal. Les coopératives peuvent favoriser la réduction des coûts de transports, l’accès à des ressources et à des financements, la réduction des pertes de cultures et peuvent porter la voix des agriculteurs dans l’arène politique, a-t-elle ajouté. « Les coopératives constituent un moyen efficace de gérer les risques encourus par les agriculteurs, de consolider leur capacité de résistance et de les aider à sortir de ce cercle vicieux. »
L’élimination de la faim d’ici à 2030 est l’un des principaux enjeux fixés par les Objectifs de développement durable des Nations Unies. Mme Villarreal a encouragé les coopératives à poursuivre leurs travaux aux côtés d’organisations telles que la FAO, du Programme alimentaire mondial (PAM) et d’autres agences de l’ONU afin de générer des statistiques harmonisées sur les coopératives.
« Il existe de nombreux exemples frappants de la façon dont les coopératives ont pu apporter d’importantes solutions : il nous faut donc nous efforcer de diffuser plus largement encore ces pratiques », a ajouté Mme Villarreal.
« Nous avons besoin d’environ 267 milliards de dollars américains supplémentaires d’investissements dans l’agriculture, chaque année d’ici à 2030, si l’on veut que le monde soit à même d’éliminer la faim. Nous devons nous assurer que ces investissements vont aux coopératives, notamment les investissements destinés aux infrastructures. Nous savons que les coopératives sont en mesure de faire le nécessaire, et d’apporter ces solutions; mais il nous faut plaider fermement en leur faveur. »
La représentante de la FAO a par ailleurs suggéré aux coopératives de se concentrer sur l’inclusion et l’esprit d’initiative dans le domaine des technologies numériques.
« À la FAO, nous estimons que si le mouvement coopératif relève ce défi et s’empare de l’immense potentiel qu’elle a devant elle, et qu'elle l’intègre pleinement, nous serons capables d’éliminer la faim d’ici 2030 », a-t-elle conclu.