91ème Journée internationale des coopératives de l’ACI

30 May 2013

Message de l’Alliance Coopérative Internationale (ACI)

91ème Journée internationale des coopératives de l’ACI

19ème Journée internationale des coopératives des Nations Unies

6 juillet 2013

« La coopérative, une entreprise qui reste forte en temps de crise »

La Journée internationale des coopératives qui se célèbre cette année le 6 juillet 2013 a pour thème « La coopérative, une entreprise qui reste forte en temps de crise ». Le thème est tout indiqué lorsqu’on le mesure à l’aune de la situation d’autres formes d’entreprises actuellement aux prises avec les luttes économiques mondiales.

Les modèles d’entreprises détenues par leurs investisseurs souffrent actuellement d’une crise de non durabilité économique, sociale et environnementales alors que le modèle coopératif a démontré à plusieurs reprises qu’il est résilient en temps de crise.

La crise financière a été un exemple majeur des périls encourus lorsque les gains à court terme l’emportent sur la viabilité à long terme. Les crises mondiales actuelles sont l’aboutissement d’un modèle entrepreneurial qui accorde plus d’importance aux retours financiers qu’aux besoins humains, un modèle qui tend à privatiser les bénéfices et à socialiser les pertes. Les preuves sont nombreuses de l’aide à la stabilisation financière que peut assurer une pluralité de modèles de propriété. En mettant au cœur de leurs priorités les besoins humains, les coopératives répondent aux crises actuelles de durabilité et nous offrent une forme différenciée de « la valeur partagée ». Par ailleurs, le modèle de la coopérative n’est pas victime du leurre qui afflige le capitalisme depuis plus de vingt ans, pour qui la performance financière est l’indicateur charnière de la bonne entreprise. Tout simplement, une coopérative est la poursuite collective de la durabilité qui cherche à « optimiser » les résultats de plusieurs parties prenantes plutôt qu’à maximiser les bénéfices d’une seule de ces parties.

Par conséquent, lorsque la situation se durcit, c’est l’ensemble de la main-d’œuvre qui est vitale pour le bien-être de la coopérative et pas seulement quelques-uns de ses dirigeants.   

Un autre élément qui a ébranlé le public dans le monde entier sont les pratiques et, finalement, la fermeture de nombreuses grandes banques. Ces institutions qualifiées de vénérables, sûres pour les investissements et les dépôts, se sont trop souvent avérées faibles et mal gérées. Les coopératives financières se sont cependant distinguées bien différemment.

Les coopératives d’épargne et de crédit, les banques coopératives ont poursuivi leur croissance, leurs crédits notamment aux petites et moyennes entreprises et sont demeurées stables dans les différentes régions tout en créant indirectement de l’emploi. C’est la conjugaison de la propriété détenue par les membres, de leur contrôle et du partage des bénéfices qui sont au cœur de cette résilience et qui offre une série d’avantages sur les concurrents. Alors que les coopératives financières représentent une part étonnamment grande du marché bancaire mondial, il est important d’en comprendre mieux le modèle.

Un rapport publié récemment par l’Organisation internationale du travail (OIT) et écrit par le Professeur Johnston Birchall réalise un examen approfondi des coopératives financières, depuis leur création en Allemagne dans les années 1850 jusqu’au mouvement mondial qu’elles représentent aujourd’hui.

Birchall explique, dans une interview à l’OIT, comment avant la crise, les économistes disaient que les coopératives financières étaient vouées à une moindre efficacité que les banques détenues par leurs investisseurs parce qu’elles ne récompensaient pas leurs gestionnaires en leur offrant des actions. Cependant, la crise a démontré que les coopératives financières étaient moins exposées au risque qu’encouraient les sociétés anonymes bancaires, notamment parce que leurs dirigeants ne recevaient pas une part de leurs bénéfices.

« La stabilité et l’aversion pour le risque est inscrit dans l’ADN des coopératives financières. Elles génèrent et doivent générer des excédents pour être qualifiées d’entreprises mais leurs excédents se constituent en réserves qui leur assurent cette force financière et les mettent généralement à l’abri des problèmes que peuvent engendrer les exigences en matière de capital qu’imposent les régulateurs. 

« Dans d’autres parties du monde, les coopératives d’épargne n’ont même pas affiché de baisse en 2008. Elles n’ont pas vécu la crise bancaire ; leur croissance s’est poursuivie lentement, régulièrement, et sans tragédie. »  

Un autre avantage en temps de crise qui ne peut être ignoré est leur dimension sociale. Alors que les économies reculent, que les gouvernements subissent des pressions pour réduire les prestations sociales, les coopératives font montre d’une vitalité incomparable. Elles contribuent au capital social, se différenciant ainsi des entreprises détenues par leurs actionnaires. Les coopératives peuvent aussi jouer un rôle primordial dans l’offre de services de soins de santé, qui seraient sinon privatisés ou étatisés, voire voués à disparaître dans le feu des coupures budgétaires. 

Impossible bien sûr de passer sous silence l’avantage clé des coopératives de consommation : leur capacité à offrir des produits alimentaires et autres produits essentiels aux consommateurs à un moindre prix, à l’heure où les portefeuilles personnels subissent des cures d’amaigrissement, voire disparaissent.

La Journée internationale des coopératives, le 6 juillet 2013, nous donne l’occasion de réfléchir à tout ce qu’ont fait les coopératives dans des périodes moins et plus prospères, et de réitérer avec force notre engagement à assurer que ce modèle d’entreprise marqué au sceau de valeurs attire plus encore l’attention et le soutien au niveau mondial. C’est un modèle qui marche, encore et toujours !

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