Les coopératives doivent contribuer à redéfinir le concept de croissance

12 Dec 2013

En parallèle au Plan d’action pour une Décennie des coopératives , qui fixe comme objectif que les coopératives devraient devenir la « forme d'entreprise enregistrant la croissance la plus rapide » d'ici 2020, le Mouvement devrait également envisager de redéfinir le concept de croissance.

Un rapport commandé par l'Alliance Coopérative Internationale à la CICOPA (Organisation internationale des coopératives de production industrielles, d’artisanat et de services) met en évidence la nécessité de développer une nouvelle approche du concept de croissance et d'encourager les coopératives et les coopérateurs à jouer un rôle actif dans sa mise en œuvre.

« Puisque l'on redéfinit les notions de croissance et de PIB, les entreprises coopératives et la recherche coopérative devraient participer activement à leurs définitions », peut-on lire dans ce rapport.

Le rapport part du principe que les indicateurs actuels ne peuvent pas mesurer avec précision la croissance, particulièrement quand il s'agit de la croissance des entreprises coopératives.

En 2009, le Prix Nobel Joseph Stiglitz a insisté sur la nécessité d’avoir de meilleurs indicateurs de croissance. Il a mis en garde sur le fait que le PIB ne permettait pas de mesurer efficacement le bien-être ou même l'activité du marché, et que ces informations incomplètes pouvaient contribuer à une dégradation du niveau de vie. Le rapport de la CICOPA appuie la théorie de M. Stiglitz. Publié sous la direction de Bruno Roelants, Secrétaire général de la CICOPA avec la participation de sept universitaires et experts de l'industrie, ce rapport s'intéresse aux changements apportés par la crise économique en matière de concept de croissance.

Dans la première partie du rapport, Pierre Laliberté s'est penché aussi bien sur les modèles d'entreprises avec actionnaires que celles avec partenaires. « La pérennité des coopératives en temps de crise démontre que le modèle coopératif ajoute de la valeur aux résultats économiques et sociaux », a écrit M. Laliberté.

Selon lui, le mouvement coopératif devrait donc arrêter de vouloir s'adapter à l'environnement créé par les autres acteurs à la réussite moindre et rechercher des changements plus fondamentaux dans les cadres juridique et économique au sein desquels il opère, pour les rendre plus conforme à ses valeurs.

Pour déterminer si les coopératives représenteront effectivement le modèle d'entreprise à la « plus forte croissance » d'ici 2020, il est essentiel de mesurer leur croissance par rapport aux caractéristiques et missions de leurs propres États. Le rapport insiste sur le fait qu'on ne peut pas réduire cette évaluation à une seule dimension, purement financière ou économique.

Il encourage également le Mouvement coopératif et les syndicats à poursuivre la discussion sur un modèle alternatif de croissance et de développement. Selon le rapport, les indicateurs du progrès économique devraient être en accord avec les valeurs et les principes des coopératives.

De plus, les indicateurs habituels de la croissance qui sont utilisés actuellement, comme le PIB, ne prennent pas en compte des enjeux tels que les inégalités, le caractère durable et les préoccupations environnementales ou sociales. Le rapport ajoute qu'un nouveau modèle d'évaluation de la croissance devrait reposer sur d'autres valeurs, comme la dignité, la solidarité et la démocratie.

Après cette redéfinition, le rapport suggère que les coopératives lancent une vaste campagne de sensibilisation et de communication avec les gouvernements et les organisations régionales ou internationales. 

Le rapport intégral est disponible en ligne.

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