En réponse à des problèmes économiques mondiaux, des coopératives de travailleurs hors Europe ont meilleure confiance en leur avenir que celles en Europe, d'après une étude.
CICOPA — l'organisme sectoriel de l'ACI pour l'industrie, les services et l'artisanat, qui a un secteur européen et un secteur américain — a interrogé ses membres hors Europe pour découvrir la situation économique de leurs coopératives et pays.
L'étude se base sur le rapport de l'an dernier intitulé « La résilience du modèle coopératif » pour fournir une analyse plus en profondeur de ces coopératives de travailleurs dans des pays comme les États-Unis, la Chine, l'Argentine, le Brésil, la Corée du Sud, le Japon et le Canada. Les membres ont rapporté une situation économique plus stable, voire meilleure, en terme de production, ventes et niveau d'emploi, comparé aux années précédentes.
Elle a aussi révélé que le secteur du service a vécu une croissance. Aux États-Unis, plus de coopératives de soins de santé à domicile, de ménages, de jardinages et de technologies ont été créées, alors qu'en Argentine, des coopératives sont apparues dans les domaines du logiciel, de la communication, de l'audiovisuel et du conseil. En Corée du Sud, le nombre de coopératives de recyclage a augmenté.
Toutefois, la récession économique mondiale a eu un impact sévère sur les coopératives ougandaises, où l'inflation a atteint des sommets (plus de 30 %), ce qui a résulté en un grand nombre de fermetures dans les secteurs industriels et des transports.
La Colombie est un autre pays qui a reculé en 2011 par rapport à 2010. L'ASCOOP et la CONFECOOP ont rapporté de récentes mesures légales qui ont eu un impact négatif sur les coopératives de travailleurs, surtout celles qui fournissent des services aux entreprises. Ces lois ont été créées en réponse à l'augmentation soudaine des coopératives de travailleurs en Colombie qui tirent avantage d'un statut qui autorisent l'apparition de « fausses coopératives ». Ces lois, qui visent à réguler les marchés des affaires et du travail, ont réduit la gamme d'activités dans lesquelles les coopératives sont engagées, les affectant ainsi sans distinction et ayant ainsi un impact négatif sur la réputation de leur business model.
Le rapport a mentionné d'autres problèmes auxquels les coopératives doivent faire face, comme leurs problèmes de solvabilité au crédit, de liquidités et de dettes. D'après l'étude, les coopératives ont des difficultés à accéder au prêt de tous les types de banques en Argentine et en Colombie, au crédit à long terme en Ouganda, et au crédit à court terme ou à la facilité de caisse aux États-Unis.
Le membre japonais JWCU a rapporté que le mouvement n'a pas rencontré de telles difficultés parce qu'il est complètement auto-financé. Pendant ce temps, en Argentine, FECOOTRA a dit que les coopératives souffrent normalement de difficultés à accéder aux emprunts bancaires, mais le gouvernement de la province de Buenos Aires a établi un fond spécifique de solidarité pour accorder des prêts aux coopératives.
D'après l'étude, les membres sont optimistes quant à l'avenir, surtout à grâce à leurs accomplissements lors de l'année internationale des coopératives, avec une nouvelle loi de coopératives de travailleurs au Brésil et une augmentation des rachats de travailleurs en Argentine.
Les membres disent qu'ils voudraient voir des progrès en termes de régulation claire à l'accès aux prêts, de renforcement du contrôle des « fausses coopératives » et des entreprises injustes, d'incitations fiscales ainsi qu'en un support économique spécifique à l'industrie accru avec des investissements en recherche et développement.
Un rapport annuel CICOPA plus détaillé pour 2012, visant à fournir plus d'information sur les coopératives de travailleurs, d'artisans et sociales au niveau mondial sera publié au premier trimestre 2013.
