À la suite de l'Assemblée générale de l'ACI, Greg Vines, le Directeur général adjoint de l'OIT, a proposé des moyens pour que les deux organisations puissent collaborer.
Le « Projet du centenaire » de l'OIT est tourné vers l'avenir du travail, y compris la manière dont il s'élabore avec les entreprises du secteur privé. Ce projet met en avant la responsabilité sociale des entreprises et l’amélioration des normes de travail tout au long des chaînes mondiales d'approvisionnement, « un domaine dans lequel nous voyons les entreprises coopératives et leurs organisations jouer un rôle important en tant qu’entreprises fondées sur des principes et des valeurs ».
M. Vines, qui avait mis l'accent sur les actions conjointes de l'OIT et du mouvement coopératif en matière de développement durable, de statistiques et de normes de travail durant son discours à la conférence du Cap, a déclaré que la discussion la plus importante aujourd'hui aux Nations Unies tournait autour du développement de l'agenda post 2015.
L'OIT a contribué à définir un cadre permettant d'inclure la création d'emplois et la protection sociale dans les Objectifs universels de développement. Elle s'est associée à l'ACI, l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD) et d'autres partenaires pour rassembler des données sur la façon dont les coopératives ont contribué au développement durable et pour mettre en lumière leur potentiel en vue de contribuer à la réalisation des objectifs universels de développement proposés.
« Nous avons présenté nos conclusions préliminaires au cours d'un atelier organisé dans le cadre de la conférence mondiale et ce fut un encouragement pour moi de voir les nombreuses manifestations d'intérêt et d'idées de la part des grands dirigeants de coopératives, des chercheurs et des praticiens », a-t-il déclaré. « Nous allons poursuivre notre action avec la réunion d'un groupe d'experts dans l'espoir que l'importante contribution du modèle coopératif et sa pertinence au regard du développement durable deviennent les principaux aspects de notre travail. Nous avons l'intime conviction qu'il est essentiel que la voix du monde coopératif soit entendue ».
Selon lui, il faut apporter des preuves solides de la capacité des coopératives à améliorer les conditions de vie et à créer des emplois de qualité. « Beaucoup de travail a été réalisé par le mouvement coopératif », affirme-t-il. « En tant qu’agence des Nations Unies en charge des statistiques relatives au travail, nous nous engageons souvent par l’intermédiaire des bureaux nationaux de statistiques. »
« Je suis heureux de noter que, durant la 19e Conférence internationale des statisticiens du travail qui s’est déroulée en octobre dernier, une résolution a été adoptée concernant les statistiques sur les coopératives par les représentants des bureaux nationaux de statistiques du monde entier. »
« Cette résolution prévoit l’élaboration d’outils de mesure des coopératives et la rédaction d’un rapport intermédiaire qui sera soumis pour discussion lors de la 20e Conférence internationale des statisticiens du travail en 2018. La prochaine grande étape consistera sans aucun doute pour les bureaux nationaux de statistiques à collaborer avec les chercheurs et les institutions coopératives afin d’identifier les indicateurs nécessaires pour montrer les atouts des coopératives ».
Il a ajouté : « Nous sommes aussi désireux de voir comment les entreprises coopératives s’en sortent en tant qu’employeurs qui créent des possibilités de travail décent. Nous pouvons intégrer la transmission de messages concernant les principes et les droits fondamentaux au travail par le biais des entreprises coopératives et de leurs institutions faîtières dans nos projets phares, comme le programme BetterWork et l’IPEC.
Ce serait formidable si nous pouvions coopérer avec les entreprises coopératives et montrer comment ces entreprises collectives s’en sortent en matière de normes fondamentales du travail, comme la liberté syndicale, l’élimination des pires formes de travail des enfants, le travail forcé et la discrimination.
Collaborer avec les entreprises coopératives pour faire progresser ces normes fondamentales du travail est un domaine concret pour agir conjointement pendant la décennie des coopératives ».
Photo : Greg Vines, Directeur général adjoint de l'OIT, à la conférence mondiale de l'Alliance Coopérative Internationale (ACI) au Cap.
