Le mouvement est face à des défis pour atteindre la parité

01 Sep 2013

Inés Mendoza, du Comité pour la parité de l'ACI Amérique, décrit les défis auxquels les coopératives font face sur le chemin vers la parité...


En raison de la croissance du mouvement coopératif et des défis de la décennie coopérative à venir, c'est le moment idéal pour parler de l'exigence, que l’on entend monter au sein du mouvement coopératif, d'une meilleure gouvernance et d'une démocratie plus robuste afin de développer la participation des adhérents et en termes de gouvernance. 
Il y a de fortes raisons de promouvoir l'intégration sociale et l'inclusion, encore plus au moment où nous discutons de la participation et de la bonne gouvernance. 

De fortes disparités, la distribution inégale de la richesse et/ou des différences de niveaux d'éducation entre les individus, sont un obstacle à la mobilité sociale et ont un impact négatif sur la croissance, la productivité et le bien-être de la société dans son ensemble.

Pourtant, dans la plupart des pays, la quasi-exclusion des femmes des centres de pouvoir, que ce soit au niveau national, régional ou au sein du foyer, a créé de grandes disparités entre les hommes et les femmes dans le domaine économique, social et politique. Aujourd'hui, les femmes représentent moins de 10 pour cent de nos parlementaires, et détiennent une proportion encore plus limitée des postes clés.

Une étude récente de la Banque de développement interaméricaine montre que les femmes gagnent 26 % de moins que les hommes, mais à quel niveau se situe cette inégalité au sein du secteur coopératif ? Avons-nous des faits pour montrent que les coopératives ont, en matière de parité, des stratégies et des bonnes pratiques susceptibles de créer de meilleures conditions pour une croissance et un développement économiques durables ?

Il n'y a pas de solution miracle pour répondre à chacun des problème de gouvernance qui se pose aujourd'hui, et comme la science politique n'est pas vraiment une « science » mais plutôt un « art », les solutions techniques – peu importe qu'elles soient à la pointe de l'innovation – échoueront si elles ne sont pas accompagnées de nouvelles et de meilleures façons de pratiquer l'art de la bonne gouvernance. 

Le premier défi consiste à encourager les valeurs démocratiques. Bien que la participation des membres soit un processus difficile qui demande de la prudence et une attention constante, elle est capitale pour la bonne gouvernance. Pour aborder ce défi, il est nécessaire d'élargir le groupe des dirigeants potentiels, hommes et femmes ; d'améliorer l'éducation des membres sur les valeurs coopératives ; et d'établir des indicateurs de progrès pour renforcer les bases que sont l'inclusion et la démocratie : par exemple, les politiques de genre, les systèmes transparents, les politiques d'inclusion des jeunes et l'amélioration des structures gouvernementales.

Le second défi concerne le rôle des membres. Il s'agit pour tous les membres, hommes et femmes, de s'impliquer plus. Les actions pour la décennie coopérative doivent déboucher sur une représentation de la diversité au sein des coopératives et promouvoir activement la participation des femmes.

Le troisième défi est d'intégrer les femmes dans la politique et dans l'administration publique, en commençant par leur représentation dans les conseils des coopératives. Au fur et à mesure que nous comprenons mieux les liens entre une gouvernance réactive et efficace, d'une part, et le développement, d'autre part, nous réalisons qu'une gouvernance qui ne représente pas les deux sexes n'est ni participative, ni inclusive et ne peut donc pas faire avancer la société. L'absence de la voix des femmes et de leurs perspectives propres a contribué à l'appauvrissement du débat et, souvent, à des politiques biaisées.

Le quatrième défi est d'améliorer la capacité des organisations coopératives et de leurs membres à mettre en place une meilleure gouvernance et une participation renforcée. Une éducation inspirée de l'esprit coopératif doit préparer les gens à voter, à participer aux discussions publiques et à travailler ensemble au delà des frontières traditionnelles.

À l'Alliance coopérative internationale d'Amérique, la parité est un thème transversal dans tous nos programmes. Il est temps de prendre en considération la contribution considérable des femmes au développement de leurs pays. Il est temps de choisir les bonnes politiques pour renforcer le rôle que jouent les femmes.

Les dirigeants masculins doivent s'associer aux femmes qui ont conquis leur autonomie pour demander de véritables partenariats de genre. La mise en place de tels partenariats dans l'ensemble du mouvement coopératif sera un symbole puissant de la transformation de nos sociétés.