Le lauréat du prix Nobel, Joseph Stiglitz, voit les coopératives comme un acteur essentiel de la refonte de la globalisation et de l’économie mondiale. Le Pr Stiglitz s’est exprimé lors du Sommet international des coopératives à Québec. Il a passé en revue quelques-uns des grands défis auxquels est confrontée l’économie mondiale et le rôle que peuvent jouer les coopératives pour les relever.
«Nous allons connaître une certaine volatilité et les coopératives sont mieux armées pour gérer les risques que le secteur privé», a-t-il déclaré aux délégués présents à Québec.
Le Pr Stiglitz est un universitaire reconnu, il enseigne à l’université de Columbia et a beaucoup écrit sur les inégalités, les accords commerciaux et les grands problèmes liés à l’économie mondiale.
Il a ajouté que de nombreux pays voyaient les inégalités se creuser en raison de la structure même de l’économie.
«Nous devrions nous inspirer des coopératives», a-t-il dit. «Si nous le faisons, nous pourrons repenser notre économie, redessiner la mondialisation et redéfinir qui nous sommes et qui sont nos enfants.
Ces alternatives font vraiment une grande différence. Je suis persuadé que nous pouvons bâtir un monde meilleur dans lequel l’économie profite mieux à tous, sur une base solidaire.»
Le Pr Stiglitz a également remis en question l’approche de la mesure du bien-être social, basée sur le PIB.
«Certains gouvernements ont opéré des coupes budgétaires au niveau de la sécurité sociale pour augmenter le PIB», a-t-il déclaré, «mais le bien-être est l’aspect essentiel. Les individus se sentent mieux s’ils coopèrent que s’ils sont égoïstes.»
Il a fait référence à une étude récente menée par la Banque mondiale, qui montre que pour les indigents, les principaux problèmes affectant leur bien-être sont l’insécurité et le fait de ne pas être entendu. «Ces points doivent absolument être considérés dans l’élaboration de bonnes politiques gouvernementales et dans les domaines dans lesquels les coopératives se démarquent particulièrement», a-t-il déclaré.
