Parmi les principaux orateurs lors du Sommet international des coopératives, Mark Kramer pense que le succès d'une entreprise dépend du bien-être de la société dans laquelle elle se trouve.
M. Kramer est le co-fondateur et le directeur principal de FSG, un cabinet de conseil, qui conseille les entreprises sur la manière de s'adapter au changement social. Il est également agrégé supérieur de la Kennedy School of Government d'Harvard.
Les coopératives sont par défaut « très proches de l'idée de valeur partagée » a-t-il déclaré, parce qu'« elles se concentrent sur le bien-être des membres, des fournisseurs et des employés ».
En réponse à la demande sur les tendances sociales actuelles les plus importantes, M. Kramer a déclaré qu'il voyait le changement climatique et l'inégalité comme les deux grandes préoccupations que les entreprises devaient affronter. « Je pense que les coopératives ont un rôle très importants à jouer dans ces deux cas. Le changement climatique exige un réel virement de bord concernant nos sources d'énergie et la manière dont nous utilisons l'eau qui est, bien entendu, principalement utilisée pour l'agriculture ; elle représente 70 % de l'eau douce utilisée à cet effet. Cela vaut encore davantage pour l'inégalité, et les coopératives présentent un modèle très intéressant qui engage les bénéfices du capital tout en distribuant les récompenses au profit des membres et non pas des actionnaires ou des investisseurs activistes ».
Créer une valeur partagée exige également une stratégie à long terme, alors que de nombreuses entreprises traditionnelles ont tendance à se concentrer sur la maximisation des profits à court terme. Cela n'est pas le cas avec les coopératives, affirme-t-il.
« La structure des coopératives conduit plus naturellement à la création d'une valeur partagée par rapport à d'autres structures corporatives. Je pense que certains des outils présentant une valeur sociale peuvent également permettre aux personnes de bénéficier d'une coopérative même lorsque la structure corporative n'est pas celle d'une coopérative en faisant en sorte que les parties prenantes soient impliquées dans le processus décisionnel d'une société et fassent partie de son positionnement concurrentiel. J'ai hâte d'en apprendre autant que possible des délégués présents à la conférence afin de partager et de savoir dans quelle direction le mouvement coopératif est tourné aujourd'hui », a ajouté M. Kramer.
