Le mouvement lance une proposition de création d'une Décennie coopérative

Une proposition de création d'une Décennie coopérative a été lancée pour les coopératives par les coopératives lors de l'Assemblée générale de l'Alliance coopérative internationale (ACI) la semaine dernière.

Ce document, qui a été rédigé par un groupe de travail avec la participation de plusieurs collaborateurs et conférenciers cette année, a pour but de faire de la coopérative la forme de d'entreprise se développant le plus rapidement d'ici à 2020.

L'ébauche de proposition a été présentée devant l'assemblée générale extraordinaire de l'ACI, lors du « Co-operatives United » à Manchester au Royaume-Uni, marquant le point culminant du mouvement de l'année internationale des coopératives.

La proposition débute en expliquant que les coopératives et les mutuelles jouent un rôle significatif au sein de l'économie mondiale tout en s'assurant un développement durable. Lors de l'assemblée générale, la présidente de l'assemblée, Dame Pauline Green, a dit : « Nous avons l'opportunité de mener ce projet et de changer la vie des gens. »

Le directeur-général de l’ACI, Chuck Gould, a expliqué que le projet était motivé par une vision selon laquelle les coopératives deviendraient le modèle d'entreprise se développant le plus rapidement. Il a ajouté : « Nous avons reconfirmé ce sentiment général qui s'est formé lorsque l'ACI écoutait ses membres dans 100 pays cette année. Il existait un schéma et une cohérence. Le message clé étant que les coopératives sont bel et bien une solution durable et sérieuse. 

La proposition explique que les coopératives devraient atteindre leur potentiel maximal dans une économie fragile, maintenir leur compétitivité, augmenter leurs performances, être innovantes et rester appropriées aux besoins émergents.

Pour promouvoir la diversité, l'efficacité et la polyvalence du modèle d'entreprise, les coopératives doivent rester proches de leurs membres et identifier leurs besoins.

Il ajoute que les coopératives doivent se focaliser davantage sur leur mission de guides et leurs valeurs et communiquer clairement leur différence en tant que coopérative ; ainsi que s'allier avec d'autres coopératives à travers des partenariats et des accords collaboratifs.

En s'adaptant au changement, et la gouvernance et la capitalisation de la coopérative posent des défis. Par conséquent, les coopératives doivent améliorer le processus de gestion et la consultation de ses membres, maîtriser de nouveaux moyens de communication, développer de nouveaux outils financiers et entretenir un dialogue constructif avec les autorités nationales et internationales, selon la déclaration.

Des efforts doivent également être faits pour que les coopératives acquièrent plus d'influence politique. Le modèle de la coopérative a démontré sa capacité à réussir, une reconnaissance qui lui permet d'intervenir plus énergiquement que jamais sur la scène internationale. Cette nouvelle réalité demande une plus grande visibilité des performances des coopératives et de leurs réponses originelles aux défis du capitalisme.

En accord avec la présidente, Dame Pauline, Maria Eugenia Perez de Colombie, présidente du comité d'égalité des genres de l'ICA, a appelé à mettre l'accent sur l'implication des femmes et des jeunes dans le projet.

Lorsqu'il a présenté la proposition devant l'assemblée générale, M. Gould a expliqué que l'efficacité avait été définie uniquement en termes économiques et que, pour cette raison, les coopératives n'avaient pas été reconnues comme étant des modèles d'entreprises durables : « Ceci nous demande de repenser la signification de croissance. Nous devons la redéfinir en termes socio-environnementaux ainsi qu'en termes économiques. »

Le document défend l'idée que parce qu'il place les besoins humains et non les profits au centre de son but organisationnel, les coopératives ont une dimension éthique. De plus, la proposition mentionne la manière dont coopératives présentent une tendance à résister aux crises à travers l'Histoire - comme Rabobank qui a augmenté de 42 % de son marché en 2008. Les niveaux d'adhésion aux coopératives de crédit ont également augmenté pendant la crise.

La proposition a mis l'accent sur la manière dont la crise financière était largement due à des managers agissant selon leurs propres intérêts, plutôt qu'en fonction d'intérêts communs. Les coopératives, de leur côté, recherchent la valeur pour les investisseurs, plutôt que celle des actionnaires. Ainsi, selon M. Gould, il est essentiel que les gens soient conscients du rôle positif que les coopératives jouent dans la construction d'un monde meilleur. Il a également ajouté que les coopératives devaient faire passer le message à travers le monde, ou alors ce sont les autres qui définiront les coopératives.

Au cours du débat, M. Evgeny Kuznetsov, membre du conseil d'administration de l'ACI, a expliqué : « Les coopératives sont comme des canards - ils nous permettent de continuer à rester à la surface. » Il a expliqué aux délégués que les coopératives russes avaient désormais obtenu les mêmes avantages que les petites et moyennes entreprises en Russie ; et qu'il espérait que ce pied d'égalité pourrait s'étendre à travers le monde.

L'ébauche de proposition sera finalisée au cours des semaines à venir et sera publiée en janvier.