Jean-Louis Bancel, président de Coop FR, l'organisation faîtière de France, et de la banque coopérative Crédit Coopératif, a été élu président de Cooperatives Europe.
Les membres de l'organisation, qui est l'organisme régional d'Alliance for Europe, ont élu M.Bancel à l'unanimité, lors de la réunion annuelle qui s'est tenue à la fin du mois d'avril. M.Bancel préside, par ailleurs, l'Association internationale des banques coopératives de l'Alliance, qui est engagée dans des affaires internationales liées au micro-financement, au financement solidaire et au financement d'impact.
Nous avons interrogé M.Bancel sur son rapport aux coopératives ainsi que sur les défis auxquels les coopératives européennes sont confrontées.
Alliance : Pouvez-vous nous parler de votre rapport aux coopératives ?
JLB : J'ai embrassé le mouvement coopératif il y a plus de 20 ans. J'ai débuté dans le secteur des assurances. Après avoir été fonctionnaire du Trésor public français, j'ai travaillé dans le secteur des mutuelles en France. À l'époque, j'étais très actif au sein de l'ICMIF, l'organe représentatif du secteur des assurances de l'ACI. J'ai été président de l'ICMIF.
Après avoir quitté le secteur des assurances pour le secteur bancaire en intégrant le Crédit Coopératif en France (2005), je suis resté impliqué dans le mouvement coopératif international : j'ai présidé l'Association internationale des banques coopératives, une organisation sectorielle de l'Alliance. Plus tard, j'ai rejoint le conseil d'administration de l'Alliance pour y représenter les secteurs et maintenant je suis élu pour la France. Au sein du conseil, je préside le Comité des principes coopératifs.
J'ai été membre du conseil d'administration de Coop FR pendant de nombreuses années ; c'est là que j'ai compris l'importance du rôle de Cooperatives Europe. Je pense tout particulièrement au joli succès que nous avons remporté en ce qui concerne le statut coopératif européen.
Alliance : Quelle sera votre principale priorité en tant que président de Cooperatives Europe ?
JLB : En travaillant activement avec le conseil d'administration nouvellement élu, qui assure un équilibre entre les sexes (7 hommes – 7 femmes) et qui se compose d'un président, de 13 membres élus et de représentants d'organisations sectorielles européennes, nous souhaitons, tout d'abord, que Cooperative Europe soit réellement une maison commune pour les organisations faîtières nationales ainsi que pour les fédérations sectorielles. Ensemble, nous allons valoriser le modèle coopératif et développer sa notoriété. Il est important d'entretenir la fierté que nos membres éprouvent.
Ensuite, nous allons soumettre des propositions aux institutions européennes (Parlement, Commission et gouvernements), qui contribueront à tracer la voie d'un nouvel avenir pour l'Europe, qui traverse une période difficile, en particulier à cause d'un manque de confiance lié à l'importance décroissante du processus démocratique.
Enfin, nous allons faire en sorte que le mouvement coopératif européen, qui a été promu par l'Année internationale des coopératives, continue de jouer un rôle important dans la construction d'un monde meilleur.
Alliance : Quels sont actuellement les principaux défis et perspectives des coopératives en Europe ?
JLB : Premièrement, il convient de veiller à ce que la diversité du mouvement coopératif européen soit considérée comme une richesse. Nous devons faire comprendre que l'avenir de notre monde repose plus sur la multiplicité des identités que sur une identité planétaire où l'argent constitue la norme commune.
Ensuite, nous continuerons de nous battre pour la liberté et l'égalité de traitement des coopératives sur notre continent. Nous ne sommes pas des citoyens de deuxième classe, par rapport au modèle uniforme et triomphant des entreprises à but lucratif. Nous devons veiller à ce que tout le monde comprenne que les coopératives ne se limitent pas aux entreprises. N'oublions pas les coopérateurs, hommes et femmes, qui assurent le dynamisme de nos institutions. Les réussites économiques peuvent être éclatantes, le niveau de capital investi peut être élevé, mais c'est l'engagement sans faille des membres qui assure le dynamisme des coopératives.
Enfin, Cooperative Europe s'emploiera à renforcer les liens qui l'unissent à d'autres structures actives en Europe, telles que Social Economy Europe et plusieurs ONG profondément convaincues de la force du modèle économique et social européen, car notre modèle coopératif est au cœur de ce qui fait la touche européenne à travers le monde. Compte tenu de l'histoire longue et mouvementée de notre continent, nous, les coopératives européennes, sommes des bâtisseurs de la paix. Nous reconnaissons la diversité et nous savons qu'il est plus important de consolider ce qui unit les peuples que d'exacerber les haines.
Pour de plus amples informations concernant Cooperatives Europe, veuillez consulter coopseurope.coop.