Entretien : Dame Pauline Green parle de la conférence mondiale qui se tiendra à Antalya l’année prochaine

18 Dec 2014

Q - Pourquoi avez-vous choisi ce thème pour la conférence ? 

PG – La société et le commerce évoluent à une vitesse incroyable et l’Alliance est une organisation tournée vers l’avenir. Nous protégeons le modèle coopératif tout en le développant via le Plan d’action pour une décennie des coopératives. Notre conférence mondiale de 2015 se veut une plateforme pour les coopératives qui désirent s’informer de l’évolution du secteur et appliquer les bonnes pratiques dans leur pays. Les coopératives doivent continuer à affirmer et à communiquer leur leadership en tant qu’entreprises durables et socialement responsables. La durabilité des coopératives est l’un des sujets principaux qui seront abordés lors de la conférence, tout comme la participation, l’identité, l’accès aux capitaux et les cadres législatifs. 

La mondialisation se poursuit. Tout le monde a accès à Internet de nos jours, mais les décisions se prennent de plus en plus lors des forums mondiaux où prédomine la voix des grandes entreprises. L’Alliance est un partenaire actif des forums tels que le G20. Nous souhaitons contribuer à la transparence, à la pertinence et à l’accessibilité de ces forums pour les coopératives. La conférence de 2015 nous permettra de démontrer notre influence mondiale sur les secteurs et les coopératives à l’échelle locale.   

Q - Que peuvent faire les coopératives pour renforcer la durabilité de toutes leurs activités ?

PG – Peu importe les normes de durabilité qu’une société par actions s’efforce de mettre en place, elle restera toujours soumise aux caprices des actionnaires et des marchés financiers. En revanche, les coopératives sont reconnues par les gouvernements comme le modèle d’entreprise durable le plus réaliste, le plus efficace et le plus authentique. 

Nous devons veiller à ce que cette reconnaissance ne soit pas entachée ou négligé et nous devons rester en avance sur le jeu. Nous devons réaliser notre propre contrôle qualité et nous améliorer pour que les coopératives conservent leur attrait et soient considérées comme des chefs de file en matière de durabilité. Le climat et l’environnement en font partie, tout comme l’égalité et l’intégration. Par exemple, nous souhaitons constituer une plateforme facilitant la participation des femmes et des jeunes. Les petits agriculteurs sont également un groupe que nous devons cibler. Les coopératives contribuent à nourrir la planète. Il s’agit d’une grande responsabilité. 

Notre conférence mondiale repose sur les piliers du Plan d’action. Il s’agit d’une étape fondamentale dans la mise en œuvre de la vision des coopératives en tant que chefs de file durables à l’horizon 2020 et au-delà. Nous devons examiner la période 2012-2015, dresser le bilan et planifier nos actions d’ici 2020. Nous devons regarder en arrière sur 2012 - 2015, analyser nos progrès et planifier à l'avance pour 2020. 

Q - L’un des thèmes qui seront abordés lors de la conférence mondiale de l’Alliance à Antalya en Turquie est « l’identité du mouvement coopératif à l’ère du numérique ». Comment les coopératives peuvent-elles exploiter au mieux l’ère du numérique pour affirmer leur identité ?

PG – De tous les modèles qui existent, le modèle coopératif est à la fois le plus ouvert et le plus efficace. Il offre une plateforme stable pour une société égalitaire, prospère et saine. Les coopératives sont indépendantes, mais disponibles et ouvertes à tous. Vous pourriez nous qualifier de « Drupal des modèles d’entreprise ». Notre domaine .coop est unique. La marque coopérative nous donne une présence spéciale dans toutes les forums de communication, et un nom de domaine .coop inspire confiance sur le net. Moyennant un marketing innovateur, nous avons maintenant ces précieux instrument et les demandes pour pouvoir les utiliser affluent.  

Comme l’explique Jeremy Rifkin, la consommation collaborative est en grande partie tributaire des plateformes numériques pour la gestion du partage. Les coopératives occupent une place de choix dans ce modèle économique, car elles offrent un modèle d’appropriation pour gérer ce qui est partagé. Cet aspect ainsi que le caractère ouvert et les autres évolutions sont les raisons pour lesquelles nous jugeons important de parler du numérique lors de nos conférences. 

Notre conférence de 2015 étudiera la façon de développer les activités en ligne à l’aide de l’identité du mouvement coopératif dont la marque est la pierre angulaire. Elle examinera également les outils et les plateformes numériques des coopératives qui sont compatibles avec notre identité et nous aident à atteindre notre objectif, à savoir perpétuer et développer le modèle coopératif.

Q - La conférence mondiale « Vers 2020 » abordera un autre thème important : des défis mondiaux, des solutions mondiales. Le changement climatique et l’énergie semblent en faire partie. Nous sommes confrontés à des inondations, comme aux Philippines dernièrement, ou à d’éventuelles coupures de courant en Europe. Les compagnies d’eau et d’électricité comptent parmi les plus anciennes coopératives. Les gouvernements choisiront-ils les coopératives comme partenaires pour relever les défis climatiques et énergétiques à l’horizon 2020 ? 

PG – Le B20 a reconnu que les coopératives constituaient une plateforme adéquate pour les infrastructures, ce qui contribue certainement à cette ambition. Les coopératives ont cependant besoin d’un cadre législatif favorable pour y parvenir. Le rapport « Doing co-operative business » est important pour la conférence de 2015. Il compare et évalue « la convivialité des coopératives » à l’échelle nationale. Il examinera différents cadres législatifs nationaux et identifiera les indicateurs d’un climat favorable aux coopératives. Ce rapport, qui sera présenté lors de notre conférence de 2015, fournira à nos membres des recommandations concrètes à soumettre à leurs gouvernements. 

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