Le secteur coopératif argentin continue de se développer

29 Mar 2013

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En 2012, le nombre de coopératives de travailleurs en Argentine a augmenté de 239 pour cent. 

D'après une étude réalisée par La Nacion, 6 024 nouvelles coopératives ont été créées en 2012. Ceci représente une augmentation de 239 pour cent par rapport à 2011.

Même si la plupart de ces nouvelles coopératives se trouvent dans la capitale Buenos Aires, d'autres régions ont aussi vu une augmentation du nombre de coopératives, avec 367 nouvelles coopératives à José C. Paz, 63 à Córdoba, 110 à Santa Fe, 58 à Mendoza et 125 à Capital.

La même publication mentionne que l'augmentation a été principalement déterminée par le soutien que les coopératives ont reçu du gouvernement, en particulier d'Alicia Kirchner, ministre du Développement social.

Une analyse plus en profondeur de la croissance du secteur coopératif est fournie dans un rapport du Bureau régional de l'Organisation Mondiale du Travail pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Ce rapport explique comment, à cause de l'apparition de la crise économique en 2001, les coopératives ont commencé à,être considérées comme un modèle d'entreprise plus résistant. 

A la suite de la crise de 2001, plus de 60 pour cent de la population (37 millions de personnes) se trouvait au-dessous du seuil de pauvreté, et le taux de chômage atteignait 25 pour cent. Dans ce contexte, le nombre de coopératives de travailleurs et de reprises d'usines par les travailleurs a augmenté considérablement. Lors des cinq premières années suivant la crise, 6 938 nouvelles coopératives furent créées, d'après l'Institut National de la Coopération et de l'Economie sociale (Inaes).

La plupart de celles-ci sont des coopératives de travailleurs proposant aux jeunes chômeurs l'occasion d'unir leurs efforts et de démarrer leur propre entreprise sociale.

Avant l'émergence de la crise, la propriété d'une coopérative était principalement considérée comme une alternative viable à la banqueroute. Le rapport de l'Organisation Mondiale du Travail estime que 95 pour cent des sociétés qui réussirent à éviter la banqueroute entre 1998 et 2000 sont devenues des coopératives de travailleurs.

Patricio Griffin, président de l'Inaes, a déclaré : « Le cadre juridique existant entre 1976 et 2000 a favorisé le néo-libéralisme, sous lequel les coopératives étaient simplement considérées comme " la bouée de sauvetage des sociétés en faillite ", mais plus tard un nouveau cadre législatif fut créé qui changea cette situation, avec, par exemple, la Loi sur les faillites, un développement très important pour nous. A présent, nous devons en faire plus ».

Depuis 2003, différentes réglementations publiques ont eu pour but de promouvoir les coopératives et de permettre leur développement. Le mouvement argentin coopératif a continué de se développer pour comprendre actuellement 20 millions de coopérants et cinq millions de membres de sociétés mutuelles. La Confédération Nationale des Coopératives d'Argentine (Cooperar) comprend 45 fédérations dans de nombreux secteurs. Parmi celles-ci, certaines des plus importantes sont les coopératives de travailleurs. Il y a aussi une chaîne alimentaire coopérative impliquant 1,5 million de personnes sur 4 provinces.

Dans les zones rurales de la province de Buenos Aires, les coopératives fournissent 95 pour cent de l'électricité. Le gouvernement a travaillé avec les coopératives sur plusieurs programmes de développement tels que Capacitación con Obras (Formation sur site), qui a permis le développement de 351 projets d'infrastructure urbaine dans 14 provinces, générant plus de 15 000 emplois.

Les coopératives de logement font aussi une différence dans les communautés locales, ayant construit 25 000 nouvelles maisons dans différentes régions du pays. Il y a environ 90 coopératives de logements en Argentine et elles comptent construire 7 000 autres maisons dans un futur proche.

Les coopératives et les mutuelles proposent aussi des services de santé à 2,5 millions de personnes. Cooperar est aussi active dans le tourisme, les banques, les assurances, l'éducation et les médias.

Photo : Patricio Griffin, président de l'Inaes.

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