Séminaire international sur les coopératives et les objectifs de développement durable (ODD)
Un événement organisé en collaboration avec l’Alliance coopérative internationale (ACI), OCB, Unimed do Brazil et l’OCESP.
São Paulo, Brésil
«Nous devons développer une économie plurielle. Une société solide se compose de trois piliers: un gouvernement démocratique, des entreprises dynamiques et, au milieu, un secteur coopératif très solide, regroupant les entreprises et les personnes. Il s’agit d’établir un lien entre l’économie et la société.
Le mouvement coopératif dans le monde est considérable: trois millions d’entreprises, plus de 250 millions d’emplois pour desservir plus d’un milliard de membres. En fait, nous sommes parfois trop silencieux. Nous devons faire davantage connaître nos activités.
Le processus lié aux ODD est très important et nous sommes le premier groupe économique au monde à les appuyer. Grâce au séminaire, nous serons en mesure de renforcer cette dynamique en vue de consolider notre soutien à l’égard des objectifs de développement durable.»
- Monique F. Leroux, présidente de l’Alliance coopérative internationale
Le séminaire a été organisé par Unimed, la plus importante coopérative de santé au monde. Unimed est plus qu’une simple coopérative de santé, elle joue un rôle pour intégrer les gens au sein de la société et du marché, en éduquant les gens et en facilitant l’accès à l’éducation. Cela donne à une société plus durable et participative les moyens d’agir et permet un avenir meilleur pour le Brésil et le monde entier.
«Les coopératives mènent toujours des actions pour le meilleur esprit des sociétés.»
- Eudes de Freitas Aquino, président d’Unimed
Marcio Lopes de Freitas, président d’OCB, a ouvert le séminaire en souhaitant la bienvenue aux présidents assis autour de la table, affirmant que le mouvement coopératif doit participer à l’atteinte des objectifs de développement durable, car c’est dans la nature des coopératives et cela fait partie de leurs activités quotidiennes. Les coopératives doivent également apprendre comment en faire la démonstration au monde, faire plus de bruit et sensibiliser les gens à ce qu’elles font.
Selon Aloysio Nunes Ferreira, le ministre des Affaires étrangères du Brésil, le mouvement coopératif brésilien a connu une forte croissance au cours des dernières années. C’est un mouvement sérieux, solide et participatif et comprend quelques exemples de coopérateurs individuels qui assument des rôles de leadership au sein de l’ACI. On compte plus de 12 millions de membres de coopératives au Brésil qui mettent l’accent sur des projets socioéconomiques visant à renforcer les collectivités. Les coopératives constituent l’un des facteurs les plus dynamiques dans le développement durable du pays.
«Les coopératives ne peuvent exister sans la faisabilité économique. Mais les coopératives n’ont aucune raison d’exister sans la faisabilité sociale.»
- Geane Nazare Ferreira, directeur du développement social des coopératives de l’OCB
Selon Maxwell Haywood du Point focal sur les coopératives des Nations Unies, le processus qui mène aux objectifs de développement durable est le processus le plus inclusif des Nations Unies: une série de discussions avec les acteurs a été menée à l’échelle mondiale, y compris avec les CSO, les gouvernements, les entreprises et le milieu universitaire. De plus, les valeurs et les principes des coopératives font partie intégrante du Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU et les coopératives doivent intégrer les ODD à leurs plans d’action stratégiques.
La banque coopérative du Kenya est la seule banque coopérative d’Afrique appartenant au mouvement coopératif, et non au gouvernement. Elle compte près de 150 succursales, de nombreux agents par l’intermédiaire du mouvement coopératif et des distributeurs automatiques dans les régions les plus isolées. C’est ainsi que la banque rejoint deux millions de membres. La banque coopérative du Kenya aide également 5 000 étudiants en leur accordant des bourses d’études et qui seraient autrement incapables payer leurs études.
«Un souhait pour l’avenir serait d’avoir une banque coopérative d’Afrique appartenant aux banques coopératives de la région, ce qui favoriserait l’inclusion financière dans l’ensemble du continent.»
- Stanley Muchiri, président de l’ACI Afrique
Au Japon, il y a 65 millions de membres de coopératives et 37 % du nombre total de ménages ont recours à des coopératives de consommation. D’un côté, la croissance économique au pays a permis une plus grande autonomie, mais, d’un autre côté, elle est synonyme d’isolement.
«Pour lutter contre l’isolement au Japon, le mouvement coopératif a mis sur pied des soirées de discussion et des lieux de rassemblement pour permettre aux personnes âgées de se réunir et des services de soins de santé bénévoles, ainsi qu’une activité de surveillance du secteur afin de garder le contact avec les personnes et les familles isolées.»
- Kenki Maeda, directeur général de JC-Soken
En Suède, l’égalité est très bien pour deux raisons : premièrement, il existe une longue tradition de démocratie et, deuxièmement, le solide mouvement coopératif est très important. À l’heure actuelle, alors qu’un nombre sans cesse croissant de pays ferme ses frontières, la Suède les ouvre, ce qui contribue à la réussite.
«La crise des réfugiés ne cessera pas bientôt, surtout si le nombre de réfugiés climatiques augmente également. Il faut toutefois qu’un plus grand nombre de pays maintiennent leurs frontières ouvertes. Bien entendu, nous devons travailler davantage avec le développement coopératif et l’entraide, cette partie peut donc être traitée à la source. Nous devons travailler davantage avec le développement coopératif partout dans le monde.»
- Anders Lago, PDG des coopératives d’habitation suédoises
La vague croissante de réfugiés a atteint l’Italie et il s’agit d’une préoccupation pour tous. Plus de 100 000 personnes sont arrivées en Italie en 2016 et la demande de protection ou d’asile a été rejetée pour 58 % d’entre elles. Il s’agit du scénario actuel pour lequel l’État et l’UE n’ont pas été en mesure de fournir des solutions adéquates. Au cours des dernières années, l’Italie a accueilli plus de 170 000 migrants. Les coopératives sociales au pays tentent de fournir leur aide dans cette situation difficile.
«Nous devons reconnaître que la diversité est une valeur ajoutée plutôt qu’un fardeau. Les coopératives organisées sous le nom «Auxilium» accompagnent les enfants et organisent une multitude d’activités culturelles.»
- Carlo Scarzanella, vice-président de l’association générale italienne des coopératives
L’égalité des sexes est un autre sujet important pour le mouvement coopératif. Les observations montrent que la prise de décision d’un groupe s’améliore si la diversité est assurée. Les organisations qui remportent le plus de succès ont des cibles, pas nécessairement des quotas, et ont une vision et un système de surveillance en place.
«Si on observe les organisations cotées en bourse, la moitié d’entre elles ne comptait aucune femme au sein du conseil d’administration. Cela signifie que la situation des coopératives est plus avantageuse, mais que nous sommes loin de notre objectif. Nous devons en faire plus.»
- Kathy Bardswick, PDG de The Co-operators Ltd.
Le séminaire s’est terminé par une déclaration de Monique F. Leroux, présidente de l’Alliance coopérative internationale, qui a expliqué que le mouvement coopératif travaille sur les cinq piliers pour une décennie coopérative : participation, durabilité, identité et cadres législatifs et de capital. Pour conclure, elle a remercié tous les participants pour l’abondance d’exemples de coopératives qui participent aux objectifs de développement durable et a affirmé qu’elle est très fière de savoir que le mouvement coopératif suscite un changement durable.
«Nous unir dans notre diversité, les valeurs et les principes du mouvement coopératif est ce qui suscite la coopération entre les coopératives.»
- Jean-Louis Bancel, président de Crédit Coopératif
