La dixième conférence ministérielle africaine sur le thème des coopératives s’est déroulée le mois dernier au Rwanda.
Cette réunion a rassemblé 14 ministres venus de toute l’Afrique, pour réfléchir aux manières de soutenir le modèle de l’entrepreneuriat coopératif et d’entamer le dialogue avec les gouvernements.
Lors de l’ouverture de la manifestation, qui s’est déroulée les 25 et 26 octobre, le premier ministre rwandais, Pierre Damien Habumuremyi, a appelé les participants à une meilleure sensibilisation sur les coopératives dans toute l’Afrique, sur la contribution de ce modèle au développement, et sur les objectifs du millénaire des Nations Unies pour le développement.
Il a ainsi déclaré : « Cette année des coopératives a créé une opportunité pour le mouvement coopératif mondial, et elle a permis aux gouvernements du monde entier de discuter et de prendre des résolutions sur l’avenir des coopératives. »
D’après le premier ministre, il faudrait aussi que les gouvernements africains promeuvent la formation et la croissance des coopératives, chez les individus ou dans les institutions, afin de s’attaquer à des besoins économiques courants. Il faudrait instaurer des politiques, lois et règlements qui soutiennent la formation et la croissance des coopératives.
Il a ajouté : « Ces objectifs sont clairs et sérieux. Ils montrent que les coopératives sont des moteurs de croissance économique qui offrent un modèle économique dynamique et flexible dans la production, la commercialisation et la prestation de services. »
Pauline Green, présidente de l’ACI, a salué la conférence au nom du mouvement mondial. Suite à la manifestation, Madame Green a affirmé que l’ACI pense que l’Afrique est la solution pour nourrir le monde, alors que la population mondiale doit atteindre neuf milliards en 2050.
Elle a déclaré : « Nous croyons que nous pouvons apporter une contribution considérable pour résoudre les problèmes de pénurie alimentaire et de sécurité alimentaire. Nous disposons de l’expertise agricole et financière pour construire des réseaux locaux indépendants et des réseaux de chaînes logistiques. Ceux-ci pourraient constituer un point de départ important pour l’évolution paisible et locale de poches de croissance agricole africaine, qui pourraient aussi concerner des régions entières.
« L’ONU et ses agences disposent de la volonté, de l’infrastructure et des ressources pour cela. C’est à nous tous de mettre cela en route. »
Le thème de la réunion était : Les sociétés coopératives construisent une meilleure Afrique. À partir de ce thème, les participants se sont mis d’accord sur un certain nombre de résolutions, dont : le soutien à la formation de lois et politiques pour soutenir le secteur ; envisager la possibilité d’établir une coopérative financière intégrée, au niveau des pays et des régions ; s’assurer de la mise en place d’une éducation sur la création et la durabilité des coopératives ; intensifier la collaboration régionale et les échanges entre coopératives ; enfin, créer des règles du jeu fiscales équitables pour les sociétés coopératives.
Des mesures seront prises concernant ces recommandations d’ici 2015. Les pays suivants les ont acceptées : Angola, Algérie, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République du Congo, Égypte, Guinée Équatoriale, Éthiopie, Gabon, Gambie, Kenya, Lesotho, Malawi, Mali, Mozambique, Namibie, Rwanda, Swaziland, Afrique du Sud, Soudan du Sud, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zambie et Zimbabwe.
François Kanimba, ministre rwandais du commerce et de l’industrie, a remarqué pendant le sommet que les coopératives apportaient beaucoup à son pays : « [Le] mouvement coopératif rwandais contribue désormais au bien-être économique de deux millions de personnes (membres), qui vivent pour la plupart dans des zones rurales. Il y a plus de 5 000 coopératives officiellement déclarées, qui ont été formées dans divers secteurs de notre économie. »
Stanley Charles Muchiri, vice-président de l’ACI pour l’Afrique, a encouragé les coopératives africaines à tirer parti au maximum de l’environnement positif créé par l’Année internationale des coopératives en 2012. « Cette année, les coopératives ont émergé comme un modèle économique qui peut être utile pour s’attaquer aux injustices sociales, en particulier celles qui concernent le genre et la jeunesse, » a-t-il déclaré.
La prochaine conférence ministérielle doit se tenir en octobre 2015 à Gaborone (Botswana).
Photo : Étaient présents à la conférence Katabarwa Augustin, président de la Confédération nationale des coopératives du Rwanda (CNCR) ; le ministre Kanimba et M. Stanley Charles Muchiri.