L'Australian Prudential Regulation Authority (APRA - autorité de réglementation prudentielle australienne) a modifié pour la première fois les règles bancaires en faveur des mutuelles. De quoi offrir aux coopératives de crédit, aux sociétés de crédit et aux banques mutualistes davantage de flexibilité pour émettre des instruments de fonds propres réglementaires tout en maintenant leur structure.
Au début du mois, le Business Council of Co-operatives and Mutuals (BCCM - conseil commercial des coopératives et des mutuelles) d'Australie a souligné l'importance des mutuelles dans la prestation des services financiers. Dans un rapport remis au Financial System Inquiry (examen du système financier) du gouvernement australien, le BCCM a insisté sur le fait que, dans un système financier fort et concurrentiel, les mutuelles jouent un rôle prépondérant en accentuant la diversité et en développant l'économie australienne.
Le document remet en question la supposition selon laquelle l'Australie dispose d'un secteur de services financiers compétitif et diversifié avec une réelle concurrence sur le marché.
En Australie, les quatre banques principales représentent 80 % de la totalité des prêts et pratiquement 90 % des prêts au logement. Pourtant, d'après le BCCM, un grand nombre de banques mutualistes, de coopératives et de sociétés de crédit proposent souvent des taux très concurrentiels par rapport à ceux de ces quatre grandes banques. Le BCCM a également invité les banques à faire connaître à leurs clients les sous-marques qu'elles détiennent.
Melina Morrisson déclare que le BCCM se réjouit de ces changements, dans la mesure où ils vont dans le sens d'un meilleur environnement qui permettra aux banques coopératives d'être à même d'entrer dans une concurrence équitable et partant, d'apporter davantage de diversité dans le secteur financier.
« Le BCCM espère que la voix collaborative de l'ensemble du secteur coopératif et mutualiste de l'Australie a contribué à susciter une prise de conscience de la nécessité de diversifier les entreprises afin de garantir qu'une réelle concurrence s'installe sur tous les marchés, y compris celui des services financiers », a-t-elle affirmé.
La Customer Owned Banking Association (COBA - association des banques détenues par leurs clients) a également déclaré que ces changements représentaient un pas vers une meilleure intégration du modèle des banques détenues par leurs clients.
En vertu des Accords de Bâle III, les institutions bancaires détenues par leurs clients ont été confrontées, dans le cadre des nouvelles règles, à une réduction considérable de leur capacité à émettre des instruments de fonds propres réglementaires.
« En effet, les règles étaient conçues pour de grandes banques cotées en bourse et non pour des institutions bancaires détenues par leurs clients » a expliqué Louise Petschler, directrice de la COBA.
Elle a déclaré que l'APRA avait œuvré avec la COBA pour résoudre ce problème et que les changements représentaient un progrès significatif.
« La reconnaissance du modèle de la banque appartenant à ses clients à côté de celui des banques cotées en bourse est importante pour la concurrence et le choix du client. »
Elle a ajouté qu'alors que ce changement représentait une excellente première étape, la COBA continuerait à collaborer avec l'APRA et d'autres organismes régulateurs pour tenter d'enraciner le modèle des banques détenues par leurs clients.
« Nous voulons une neutralité concurrentielle et l'égalité des chances pour notre modèle. Notre rapport remis au Financial System Inquiry établit que la diversité dans le secteur bancaire est un atout pour le système financier et contribue à la stabilité », a affirmé Mme Petschler.