Tandis que le taux de chômage des jeunes a atteint un nouveau plafond en Afrique du Sud (70%), les coopératives de la province du KwaZulu-Natal offrent des stages à 50 jeunes sur le point de décrocher un diplôme en gestion coopérative.
Le KwalaZulu-Natal est l'une des provinces les plus pauvres de l'Afrique du Sud, mais aussi l'une des plus engagées dans le développement des coopératives. Le programme de cours de trois ans est parrainé par le ministère du développement économique et du tourisme du KwaZulu-Natal en partenariat avec l'Université du Zoulouland.
Dans le cadre de ce cours, les étudiants apprennent l'histoire des coopératives et les principes coopératifs tout en développant de nouvelles compétences en comptabilité, en gestion d'entreprise ou en services bancaires. Lorsqu'ils seront diplômés, ils rejoindront le DEDT en tant que stagiaires au sein de l'unité coopérative. Ils seront alors affectés à différentes coopératives à travers la province, où ils auront l'occasion de mettre leur apprentissage en pratique.
L'un des étudiants qui devrait obtenir son diplôme cette année, Kwanele Mkhwanzi, est également l'un des membres fondateurs de la Co-operative Management Studies Society (société d'études de gestion coopérative). Il affirme que le cours l'a aidé à changer de point de vue sur l'entrepreneuriat. Kwanele pense à présent que l'entrepreneuriat social est la solution aux défis socio-économiques auxquels est confronté le pays.
« J'ai appris que les vraies coopératives peuvent réellement faire la différence dans la vie de nombreuses personnes. Dans un pays tel que l'Afrique du Sud, miné par un taux de chômage des jeunes très élevé, les coopératives ont prouvé qu'elles représentaient une alternative méconnue.
« L'obtention de cette qualification m'a donné la foi nécessaire pour tenter de relever de tels défis, en adoptant une approche coopérative ou la manière coopérative de faire des affaires. Cela a renforcé ma confiance en moi et ma capacité à évaluer de manière critique les éléments commerciaux et de gestion, de façon à développer des solutions, tant dans une perspective éthique, pratique que théorique. »
Avec huit de ses collègues, Kwanele a choisi de poursuivre ses études par un diplôme de Commerce.
Le professeur Fikile Mazibuko, vice-chancelier de l'Université de Zoulouland, a indiqué que l'institution d'enseignement supérieur était la seule du pays à proposer un cours de premier cycle de l'enseignement supérieur en gestion coopérative. Elle a ajouté que tous les étudiants qui devaient obtenir leur diplôme en 2014 avaient déjà été absorbés par le marché de l'emploi.
En 2012, Kwanele a été parrainé par le DEDT pour participer au Sommet international des coopératives, à l'occasion duquel il a contribué au projet de la Déclaration internationale des jeunes coopérateurs, qui a ensuite été présentée aux Nations Unies.
« Ce Sommet m'a mis en contact avec de grandes coopératives qui continuent à changer la vie des gens. J'ai enfin pu comprendre l'immense travail de l'ACI, que je ne connaissais qu'en théorie jusqu'alors. J'ai compris le rôle majeur que devait jouer le mouvement en développant les coopératives et en plaidant pour que ce modèle soit soutenu », a-t-il déclaré.
Avec d'autres collègues, Kwanele a fondé le South African Youth Co-operative Network (réseau sud-africain des jeunes coopérateurs), une organisation à but non lucratif cherchant à mettre en contact des jeunes d'Afrique du Sud et à leur permettre d'échanger leurs idées et leur expérience sur les défis auxquels ils sont confrontés au sein de leurs coopératives.
« Les coopératives peuvent jouer un rôle majeur pour aider les jeunes sud-africains à trouver leur place, après avoir été longtemps désavantagés, exclus et déresponsabilisés en raison de l'héritage de l'apartheid. L'Afrique du Sud est ravagée par le chômage des jeunes. Par le biais des coopératives, ces derniers reçoivent des opportunités de créer eux-mêmes des emplois », a-t-il déclaré.
Photo : Siyabonga Mthembu, Vice-chancelier de l'UNIZULU ; Professeur Fikile Mazibuko ; Mbali Chiliza et Kwanele Mkhwanazi.