La Conférence mondiale a été une vraie prise de conscience pour l'Afrique

04 Nov 2013

L'assemblée générale de l'Alliance Coopérative Internationale a été une vraie prise de conscience pour l'Afrique, a déclaré Tepsy Ntseoane, présidente de l'association des femmes sud-africaines travaillant dans des coopératives. Mme Ntseoane, qui a participé à l’événement, a déclaré que l'assemblée générale avait aidé à faire découvrir le profil des entreprises coopératives sur le continent.

Lors d'une interview accordée à CNBCA Africa, elle a évoqué la grande contribution des coopératives à l'économie africaine.

« Les coopératives sont un moteur permettant de promouvoir une croissance inclusive. Nous avons toujours du retard en Afrique du Sud », a-t-elle confié. D'après Mme Ntseoane, les coopératives sont souvent considérées en Afrique du Sud comme un moyen de sortir de la pauvreté. Mais les coopératives sont également des entreprises performantes, a-t-elle ajouté.

Rejoignant la discussion, Simel Esim, présidente de la branche coopérative de l'Organisation Internationale du Travail, a également déclaré que les coopératives étaient bien plus que de petites entreprises à succès. Elle a ajouté que les coopératives devaient faire entendre leur voix.

« Nous devons faire passer le message à nos dirigeants qui décident des lois, politiques et allocations. Nous devons également transmettre ce message au secteur privé car les coopératives pourraient rendre les chaînes de valeurs plus compétitives et plus justes dans le même temps. »

La finance est un des défis majeurs auxquels les coopératives africaines qui se lancent sont confrontées. Bien que le gouvernement sud-africain offre des subventions aux personnes désireuses de mettre sur pied des entreprises coopératives, le manque de compétences reste un frein important, selon Tepsy Ntseoane.

« Les coopératives sont créées par des personnes sans formation. Les coopératives doivent apprendre à rédiger leur propre plan d'activités afin d'avoir une boussole qui les guidera. Elles doivent avoir une vision. Elles doivent avoir un objectif. Elles doivent connaître leurs produits. Les coopératives doivent être capables d'identifier où est le manque à combler sur le marché », a-t-elle déclaré.

Elle a suggéré de proposer des formations aux coopératives afin de les aider à élaborer un plan d'activités tangible pour lequel elles pourront recevoir des subventions. « Le secteur financier accorde sa confiance lorsque le plan d'activités tient la route ».

Simel Esim a également souligné que les coopératives d'épargne et de crédit prospèrent partout en Afrique. Elles ont aidé à financer les producteurs et les coopératives agricoles. Cependant, Mme Esim pense qu'il ne faut pas considérer les coopératives comme de petites entreprises.

« Nous devons voir plus grand » a-t-elle déclaré, avançant que les coopératives jouaient bien plus qu'un petit rôle de développement des communautés. « Ce sont des associations économiques et elles doivent être intégrées et mises au centre du développement agricole, des chaînes de valeurs et des politiques de commerce en Afrique. On observe cela dans d'autres régions et je pense que l'Afrique a un potentiel significatif. »

Mme Esim a affirmé que l'Afrique devait s'inspirer du Québec – « un paradis pour les coopératives » et essayer de promouvoir davantage les entreprises coopératives. Un rapport de l'Organisation Internationale du Travail a démontré que les coopératives sont plus solides en temps de crise. Elles aident aussi à créer un sentiment de solidarité, a confié Mme Esim. Au Japon, les coopératives ont été parmi les premières à reconstruire les communautés après le tremblement de terre.

« Nous devons vraiment faire passer le message. Des millions de personnes en profitent déjà. C'est maintenant au tour de l'Afrique », a déclaré Simel Esim.