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Les dirigeants discutent des nouvelles réglementations lors de la Convention européenne des banques coopératives

04 Jan 2013

La 5ème convention du Groupement européen des banques coopératives a rassemblé des dirigeants du secteur coopératif, mutuel et bancaire pour trouver une solution aux défis auxquels font face les banques coopératives et pour discuter des futures réglementations bancaires de l'UE. 

Grâce à l'accord qui doit être conclu par le Conseil européen le 13 décembre, la présidence sera en mesure de négocier avec le Parlement européen afin d'adopter dans les prochaines semaines une législation qui confiera à un organisme unique le pouvoir d'exercer un contrôle sur toutes les banques de la zone Euro, tout en tenant compte des réalités pratiques et des aspects collatéraux. 

Les dirigeants des banques coopératives ont tenté d'évaluer quelles seront les implications de la création d'une union bancaire européenne dotée d'un régulateur bancaire européen unique, d'un mécanisme commun de garantie des dépôts et d'un fond unique de résolution des défaillances bancaires. 

Se référant aux banques coopératives, Véronique McCarroll, partenaire du cabinet Oliver Wyman et l'une des auteurs de l'étude analysant la situation des banques coopératives en Europe, a déclaré : "Les banques coopératives se sont relativement bien comportées par rapport aux banques traditionnelles, sans doute parce que la majorité d'entre elles n'ont pas été exposées à certaines des activités qui ont causé de grosses défaillances." Elle a ajouté que les banques coopératives ont également affiché un profil plus stable en matière de bénéfice net.

Selon Gerhard Hofmann, vice-président du Groupement européen des banques coopératives, les banques coopératives sont "trop importantes pour être laissées sur la touche lorsque de telles réglementations sont discutées."

"La plupart des banques coopératives pourraient faire faillite sans que cela n'émeuve personne." C'est la raison pour laquelle, selon lui, il est important que les banques coopératives s'aident elles-mêmes. M. Hofmann a ajouté : "Nous devons veiller à ce que les banques coopératives ne fasse pas figure de dommage collatéral dans le cadre de ces nouvelles réglementations."

L'augmentation du ratio de fonds propres inscrite dans l'accord de Bâle 3 est un des autres sujets de vive préoccupation des banques coopératives et des mutuelles, d'autant plus que les banques coopératives ne sont pas sur un pied d'égalité avec les autres banques lorsqu'il s'agit de lever des fonds propres. Au cours du débat, Neil Esho, membre senior du secrétariat du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a tenu à préciser que les règles se concentrent sur les grandes banques bien plus que sur les banques coopératives. 

Arnold Kuijpers, directeur des affaires générales de Rabobank, a expliqué que les banques coopératives s'inquiètent de l'augmentation de capital nécessaire au maintien du niveau des affaires. Selon lui, "lorsque des technocrates rédigent de nouvelles réglementations en ayant à l'esprit les banques traditionnelles, ils ne pensent pas aux banques coopératives."

Thierry Philipponnat, secrétaire général de Finance Watch, a également déclaré que le Comité de Bâle doit envisager d'inclure les banques coopératives dans ses nouvelles réglementations : "La difficulté c'est de tenir compte de la grande diversité des banques coopératives." 

Sven Giegold, un eurodéputé des Verts qui participait également aux discussions de la 5ème Convention, a déclaré qu'il fallait absolument éviter que les banques coopératives ne soient victimes des nouvelles réglementations proposées par le Comité de Bâle, la Commission européenne et le Parlement européen. 

L'eurodéputé et vice-président du Parlement européen, Gianni Pitella, a également rappelé que les banques coopératives ont une dimension éthique : "Nous devons passer de la philosophie à la pratique et il faut que le rôle spécifique des banques coopératives de crédit soit pris en compte." 

S'exprimant au nom du Commissaire Daniel Calleja, qui n'a pu participer à la Convention, M. Apostolos Ioakimidis a souligné que les banques coopératives qui sont restées fidèles aux valeurs coopératives ont mieux résisté à la crise. Administrateur principal de la direction de l'industrie et des entreprises de la Commission européenne, M. Ioakimidis a ajouté : “Les politiques ont longtemps négligé les coopératives. Les coopératives elles-mêmes se sont négligées. La crise fournit aux coopératives une excellente occasion de commencer à mettre en avant leur importance." 

D'autres invités ont également souligné le fait que les banques coopératives ont mieux résisté à la crise financière que les banques commerciales. Monique Leroux, présidente et directrice générale de Desjardins, a déclaré que les banques coopératives devaient faire preuve de moins d'humilité et faire davantage leur promotion dans le contexte de crise financière. “L'humilité est une bonne chose, mais encore faut-il que ce soit une humilité organisée. Il serait bon que nos membres se fassent entendre davantage et défendent ce que nous faisons" a ajouté Mme Leroux. 

Les banques coopératives ont "une histoire unique à raconter" a déclaré Paul Flowers, président du Groupement des banques coopératives du Royaume-Uni. "Nous devons être fiers de ce que nous sommes et des services que nous offrons, et reconnaître le fait que tous nos clients nous placent toujours en tête lorsqu'ils évaluent les services des banques coopératives."

Dame Pauline Green a renchéri en déclarant : "Ce que nous proposons lorsque nous parlons de la 'marque' coopérative est une approche différente des affaires, une approche qui place les individus au cœur de la prise de décision. Nous n'avons pas besoin d'être une marque mondiale car notre force réside dans cette structure monolithique."

S'agissant des principales priorités pour 2013, les participants à la Convention ont évoqué la nécessité de continuer sur la lancée de 2012 et de travailler avec une plus grande cohésion pour que le secteur des banques coopératives joue un rôle clé et que les établissement coopératifs soient considérés comme la 'norme' en matière bancaire, et non plus comme une 'exception'." 

• La 5ème Convention européenne des banques coopératives s'est tenue à la bibliothèque Solvay à Bruxelles, le 6 décembre 2012.

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