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Nouvelles des secteurs : le logement

01 Jun 2015

LILAC - Communauté d'Accession A La Propriété Mutuelle à Leeds, Angleterre

LILAC, une coopérative de logement implantée à Leeds en Angleterre, constitue un cas d’école intéressant, non seulement parce que c’est un modèle différent de logement coopératif mais aussi pour la mise en œuvre de pratiques et de technologies durables.

David Rodgers, ancien président de CHI (Co-operative Housing International) et actuel conseiller municipal du quartier londonien d’Ealing, a participé au développement du modèle d’accession à la propriété mutuelle, sur lequel le LILAC est fondé. Ceci est le premier projet de logements coopératifs du Royaume Uni qui soient abordables et écologiques, faisant appel à une technologie qui utilise des bottes paille. LILAC (Communauté de Logements Abordables à Faible Impact (écologique) // Low Impact Living Affordable Community) se fonde sur un (MHO- Mutual Home Ownership // Accession à la Propriété Mutuelle). Au cours des 10 dernières année, l’acquisition d’une maison au Royaume-Uni est devenue hors de portée pour la plupart des gens. Pour répondre à cette situation, LILAC explore un nouveau modèle de propriété abordable sous la forme du MHO, système de location à bail fondé sur des actions, qui est une nouvelle façon de posséder une participation dans le marché du logement.

Le Plan d'accession à la propriété mutuelle offre une nouvelle vision de l’accession à la propriété. Il est conçu pour répondre au fait que l’acquisition d’un logement est de plus en plus inabordable. L’idée de départ est de cesser de considérer que l’acquisition d’un logement constitue un investissement financier de long terme dont les propriétaires/résidents espèrent retirer de substantielles plus-values ; au contraire, le logement est avant tout considéré en termes fonctionnels - la valeur est liée l’usage et l’usage détermine le coût.

Les habitants d’une Société MHO possèdent des parts au sein du fonds de la propriété détenue mutuellement et contribue au remboursement du prêt collectif. Le coût total du projet est divisé en actions. Le nombre d’actions que possèdent les occupants et le montant de leur remboursement sont liés à leurs revenus. Lorsqu’ils décident de partir, les membres récupèrent leur fonds amputés de quelques déductions.

LILAC s’engage aussi à lutter contre le changement climatique et à réduire l’impact environnemental du lotissement. Il ne se satisfait pas d’être « neutre » en ce qui concerne les rejets de carbone, mais se fixe le but d’être « négatif », c’est-à-dire de renvoyer plus d’électricité sur le réseau électrique national que la coopérative n’en consomme, devenant ainsi « une construction à énergie positive ».

La communauté de logements a utilisé des matériaux de construction d’origine locale - les murs sont faits de panneaux de bois isolés avec des bottes de paille et préfabriqués à l’usine locale - aussi appelée la « Flying Factory » (usine volante) -de l’entreprise Modcell’s, Modcell est un système de construction préfabriquée et hyper-isolée à partir de matériaux renouvelables qui retient le carbone.

Alors qu’une maison construite de manière conventionnelle produit environ 50 tonnes de CO2 lors de sa construction, une maison bâtie en utilisant des bottes de paille pour l’isolation peut emmagasiner jusqu’à 12,25 tonnes de CO2 !

Ce système innovant de préfabrication hors-site du revêtement des murs et de la toiture permet une installation rapide et efficace, et d’obtenir des bâtiments dont le niveau de performance thermique est jusqu’à trois fois supérieur à celui requis par les règles de construction en vigueur.

Le système ModCell® utilise les excellentes qualités d’isolation thermique de la paille en botte et du chanvre pour la construction des panneaux préfabriqués.

Les bâtiments sont dits « solaires passifs » : leurs matériaux isolants et leur conception se combinent afin d’emmagasiner la chaleur solaire en d’hiver et la repousser en été, limitant ainsi le besoin en énergie pour le chauffage. Les habitants s’organisent également afin de limiter ensemble leur impact environnemental : pratique du covoiturage, mise en commun de leurs ressources, savoir-faire et outils, création de potagers sur leurs parcelles privatives, consommation autant que possible de produits d’origine locale.

La conception de LILAC mélange les parties privatives et les installations partagées. LILAC accueille 36 adultes et 12 enfants. La maison commune comprend une cuisine et une salle à manger partagées où les membres dînent tous ensemble deux fois par semaine, une laverie, une salle polyvalente pour les soirées cinéma, les cours de yoga, une chambre d’amis pour les invités passant la nuit, et un atelier, avec des outils pour l’entretien des vélos et d’autres équipements. Le site est conçu autour d’une zone d’habitation interdite aux voitures, de jardins communautaires, de superbes espaces verts, d’endroits pour installer des potagers et de nombreux abris à vélo. Comme les habitants partagent leurs voitures, les places de stationnement sur le site sont en nombre limité (ce qui a dû être négocié avec les urbanistes). Il y a également un bureau partagé avec un ordinateur, une imprimante et un scanner.

Lara Eggleton, une résidente de LILAC, mesure parfaitement la chance que représente le fait de vivre au sein de cette communauté unique. « Depuis que j’ai emménagé à LILAC, ma qualité de vie s’est énormément améliorée, au plan psychologique comme physique. Faire partie d’une communauté où l’entraide et la durabilité sont au cœur du projet est vraiment stimulant. Et en plus, au niveau financier, je peux me permettre de vivre ici même avec un statut de travailleur indépendant.”

Un « webinaire » qui retrace l’origine et le développement de la communauté LILAC de Leeds est disponible. Vous pouvez le voir ici.

Si vous voulez obtenir plus d’informations sur ce projet, vous pouvez commander une copie du livre “Faible Impact écologique : le guide pratique pour la construction communautaire écologique et abordable” (Low Impact Living: a Field Guide to Ecological Affordable Community Building) de Paul Chatterton, le co-fondateur de LILAC. Le livre est une histoire de persévérance, de vision et de passion qui explique comment des gens « ordinaires » peuvent construire leur propre communauté financièrement abordable et écologique. Vous pouvez aussi entendre Paul parler de LILAC dans une vidéo de TedX en suivant ce lien.

Si vous voulez en savoir plus sur les principes de l'accession à la propriété mutuelle (MHO - Mutual Home Ownership), lisez Le guide du consommateur publié par CDS Co-operatives (The Co-operative Development Society Co-operatives) au Royaume Uni.

LILAC, qui célèbre son deuxième anniversaire, occupe la deuxième place du classement des « Meilleures Résidences Ecologiques du Royaume Uni » publié par le journal The Guardian, et a reçu plusieurs récompenses comme le prix de l’Entreprise Sociale britannique (British Social Enterprise Award). Le The Guardian et le The Sunday Times ont chacun publié des articles sur cette communauté.

 

SolidBatir

Contrastant avec le récit précédent consacré à la communauté LILAC de Leeds, cet article raconte l’histoire d’une jeune pousse, la coopérative SolidBatir en République Démocratique, du Congo (RDC). Tout a commencé il y a quelques mois par une demande de conseil adressée par e-mail par Doudou Mirefu, le directeur de SolidBatir, à CHI (Co-operative Housing International).

SolidBatir est en train de créer une alternative abordable aux maisons à la qualité de construction mauvaise qui se trouvent dans la région. Les seules coopératives qui existent en RDC sont des coopératives de crédit et d’épargne, et SolidBatir est la seule coopérative de logement du pays. Le système de la coopérative a été choisi car il est le plus économique et le plus simple à réaliser, surtout si l’on considère le véritable défi que constituent les relations avec les services étatiques. SolidBatir a déjà acquis et distribué 160 parcelles de terrain à ses membres. La prochaine étape est la construction des 120 premières maisons pour les membres. La coopérative de logement compte plus de 150 membres, dont 80% travaillent au sein d’entreprises publiques et autres services. Les 20% restants sont des commerçants, travaillent dans l’éducation ou le secteur privé.

La vision générale de la coopérative est de construire des logements sociaux acquis par les membres et d’y associer une infrastructure sociale (centres de soin, écoles, etc.) qui bénéficie aux résidents et à cette nouvelle partie de la ville.

Ils ont choisi d’installer leur coopérative sur un site pratiquement inhabité à 2km de Bukavu (ville de 807000 habitants, située à l'ouest de la frontière avec le Rwanda). Leurs logements actuels sont mal construits et n’offrent ni eau potable ni un raccordement fiable au réseau électrique. Le nouveau site permet à la coopérative de construire les maisons différemment, de manière durable et avec une fourniture fiable d’électricité et d’eau potable à partir de solutions reposant sur l’énergie verte (panneau solaire, éolien, récupération d’eau de pluie - en particulier durant la saison des pluies qui provoque fréquemment des inondations et des glissements de terrains.) SolidBatir est une coopérative de logement avec pour vision d’héberger ses membres dans une communauté offrant sécurité et assistance, avec un coût abordable.

Etre la première coopérative de logement du pays n’est pas une tâche facile, et pouvoir compter sur un accès aux ressources existantes, à une assistance technique et à une expertise solidement étable est critique pour sa réussite

Cela a conduit CHI à ajouter un volet « Ressources » à son site Internet et nous lançons aussi un appel aux autres organisations avec lesquelles il pourrait être utile d’entrer en contact. Pour prendre contact avec SolidBatir, écrivez à solidbatir@gmail.com

 

Le Plan d’action pour une décennie coopérative et sa mise en œuvre spécifique dans le secteur du logement

Le but du Plan d’Action pour une Décennie Coopérative, tel qu’adopté par l'Assemblée générale de l'Alliance, est de marquer le début d'une campagne mondiale qui vise à “ valoriser le mode d’entreprendre des coopératives.”

Les cinq éléments clés du Plan d’Action pour une Décennie Coopérative sont la participation, la durabilité, l'identité, le cadre juridique et le capital.

Il est clair que le Plan d’Action pour une Décennie Coopérative s’applique à tous les types de coopératives. Pourquoi est-il aussi important en matière de logement coopératif?

Contrairement aux autres formes de coopérative de consommateurs (dont les coopératives de logement sont une des formes), les membres des coopératives de logement fréquentent leurs coopératives quotidiennement et en permanence.

De ce fait, il est plus facile de créer de nombreuses occasions de participation des membres à la vie démocratique et communautaire de la coopérative.

Les coopératives de logement cherchent également à atteindre la durabilité au plan économique, sociale et environnemental, et doivent toujours avoir une vue à long terme en ce qui concerne les prévisions financières et la production de recettes.

Elles ont aussi le grand avantage d’être des communautés ancrées dans un lieu. De ce fait, elles contribuent au volume de capital social localement, et au volume total au niveau régional et national. Les chiffres montrent aussi que les coopératives de logement veulent contribuer à la qualité de l’environnement et, de fait, compte tenu de leur domaine d’activités, les coopératives de logement ont un fort potentiel pour atteindre cet objectif.

En ce qui concerne l'identité, les coopératives de logement ont deux avantages : il est facile pour elles de rassembler leur membres lors d’événements reposant sur le volontariat et d’expliquer la vision des coopératives, et ils sont effectivement présentes dans leurs quartiers.

Les coopératives de logement ont besoin d’une législation qui permet leur établissement et leur conformité aux règles, une gouvernance adéquate des structures et la définition des droits et obligations de leurs membres.

En ce qui concerne le capital, les coopératives de logement disposent d’un avantage particulier dans le contexte actuel. En effet, lorsqu’elles recherchent des sources de capitaux, elles sont en passe de devenir, où sont déjà, propriétaires d’actifs immobiliers ; elles peuvent par conséquent avoir recours à des instruments utilisé partout en matière d’accession à la propriété : le financement hypothécaire et le refinancement.

Vous pouvez lire l’article complet en ligne (En anglais).