La Commission européenne a publié un rapport sur la capacité des coopératives à générer de la croissance intelligente et des emplois. Ce rapport présente les recommandations du groupe de travail sur les coopératives formé en 2013 par l’ancien commissaire Antonio Tajani, afin d’aborder les besoins spécifiques des entreprises coopératives concernant un large éventail de problématiques.
Les experts se sont concentrés sur trois priorités pour les coopératives : l’entrepreneuriat et l’enseignement, les finances et les services de soutien aux entreprises. Ce groupe de travail, qui s’est réuni quatre fois entre juillet 2013 et novembre 2014, est dirigé par la Commission en coordination avec Cooperatives Europe, et comprend des représentants de toutes les fédérations coopératives nationales de l’UE, ainsi que des organisations européennes sectorielles et des fonctionnaires européens de la DG Growth de la Commission européenne.
Ce rapport présente des recommandations concrètes destinées aux décideurs politiques de l’UE. En termes d’entrepreneuriat et d’enseignement, les auteurs du rapport précisent que le plan d’action « Entrepreneuriat 2020 » de la Commission adopte une approche générique de l’éducation à l’esprit d’entreprise et de la formation à la gestion qui ne tient pas compte de la diversité des modèles d’entreprises et de la manière dont elles fonctionnent. Le groupe de travail recommande d’inclure les coopératives dans les programmes scolaires, les programmes de formation européens et les recommandations formulées à l’intention des gouvernements des États membres.
Les coopératives peinent souvent à accéder à des capitaux, en particulier les petites et moyennes entreprises. Le groupe de travail propose dès lors d’améliorer l’accès au financement pour les entreprises coopératives. Les auteurs de ce rapport ont ajouté que la Banque européenne d’investissement (BEI) et le Fonds européen d'investissement (FEI) devraient encourager les banques locales coopératives à jouer un rôle plus important en tant qu’intermédiaires financiers pour les programmes de l’UE. Toutes les organisations coopératives nationales devraient être en mesure de créer des fonds de développement coopératif nationaux, comme c’est le cas en France, en Italie ou en Espagne, où chaque entreprise coopérative doit transférer un pourcentage de ses bénéfices nets.
Les auteurs de ce document recommandent également d’inclure une dimension coopérative dans les réseaux existants de soutien aux entreprises. Les entrepreneurs coopératifs pourraient ainsi bénéficier de services d’aide spécifiques lorsqu’ils se lancent dans l’aventure coopérative.
Les services de la Commission et les associations coopératives qui ont participé à ce groupe de travail souhaiteraient que ce dialogue se poursuive et que le groupe de travail devienne permanent.
Dirk J. Lehnhoff, le président de Cooperatives Europe, a déclaré : « Nous sommes très satisfaits de cette collaboration avec la Commission européenne et des cinq résultats que nous sommes parvenus à obtenir. La mise en place de ce groupe de travail permanent et la publication du rapport dénotent une véritable reconnaissance des coopératives en tant qu’acteur économique de l’UE. Il est désormais important que les recommandations politiques et les actions concrètes proposées dans le rapport soient prises en compte dans les politiques et les programmes actuels et futurs de l’UE. La première étape sera la diffusion et la promotion de ce document, un effort auquel les organisations coopératives sont disposées à contribuer aux côtés de la Commission européenne ».
L’Europe compte plus de 160 000 coopératives composées de 123 millions de membres individuels. Ces entreprises emploient 5,8 millions de personnes. Ce rapport est disponible dans son intégralité en ligne.
Photographie : Dirk J. Lehnhoff, président de Cooperatives Europe