Le gouvernement marocain s’est engagé à proposer un projet de loi visant à renforcer le rôle des coopératives au sein de l’économie.
« Nous estimons que les coopératives sont l’avenir de l’économie marocaine », a déclaré Boubker Mazoz, chef de cabinet de la ministre de l’artisanat, de l’économie sociale et solidaire, devant plus de 2 000 personnes lors du Sommet international des coopératives à Québec.
M. Mazoz a expliqué que le gouvernement marocain s’était fixé l’objectif réaliste d’augmenter le nombre de coopératives au sein de l’économie, dont la majeure partie est axée sur l’agriculture à petite échelle et l’artisanat.
Il a annoncé que le gouvernement se penchait sur deux secteurs clés afin d’augmenter le nombre de coopératives. Ces deux secteurs se rapportent aux thèmes principaux du plan d’action pour une décennie des coopératives de l’Alliance coopérative internationale.
Le parlement marocain a déjà adopté une nouvelle loi sur les coopératives en juillet dernier et deux autres propositions législatives sur le commerce équitable et l’économie sociale sont en cours de discussion. La nouvelle loi introduit une définition précise des entreprises coopératives et simplifie la procédure de création des coopératives. En vertu de cette nouvelle loi, des registres de coopératives locaux et régionaux sont également créés, afin de tenir un relevé des coopératives existantes et de promouvoir les pratiques de bonne gouvernance. Le Maroc compte actuellement plus de 12 000 coopératives qui rassemblent 450 000 membres.
« Notre principale priorité consiste à améliorer notre cadre législatif, en instaurant un nouveau cadre pour les coopératives. Ce cadre permettra de pallier l’inertie des procédures administratives », a-t-il déclaré. Former une coopérative au Maroc pouvait prendre jusqu’à six mois avec la législation précédente.
Le gouvernement entend ensuite créer des emplois stables pour ceux qui travaillent dans l’économie informelle, dont il est difficile de déterminer l’activité et qui ne sont pas soumis aux réglementations et taxes du gouvernement. Selon des estimations antérieures du Fonds monétaire international, l’économie informelle représente 44 % de l’économie marocaine.
« Nous disposons d’un programme qui permet aux travailleurs de l’économie informelle de former des coopératives. » Ce programme prévoit « une nouvelle loi permettant à ces personnes de constituer des coopératives » ainsi qu’un programme de formation complet, afin de leur donner les capacités nécessaires pour diriger une entreprise prospère.
Le ministère de l’artisanat, de l’économie sociale et solidaire lance un projet d’encadrement pour les coopératives dans le cadre du programme Mourafaka.
Mourafaka est le programme d’économie sociale du gouvernement marocain dont le but est de soutenir les coopératives nouvellement créées en les aidant à relever les défis du marché. Ce programme est mis en œuvre sur une période de quatre ans jusqu’en 2015 et cible 2 000 coopératives. Il se compose de trois volets. Le premier consiste à examiner les coopératives d’un point de vue stratégique en mettant en exergue leurs atouts et leurs faiblesses. Les gestionnaires de ces coopératives sont ensuite répartis dans différents groupes pour bénéficier d’une formation adaptée aux besoins de leurs coopératives. Ils bénéficieront par ailleurs d’un accompagnement et d’une assistance technique.
Dans le cadre de ce plan d’accompagnement, ces coopératives profiteront de conseils et d’orientations dans les domaines de la gouvernance, de l’assistance technique et de la commercialisation pendant deux ans.
Photographie : femmes travaillant dans une coopérative de fabrication de produits à base de fruits de l’arganier à Essaouira, Maroc © danm12 / Shutterstock.com