The Cooperative Way : les coopératives, acteurs clés de l’éducation

26 Jul 2021

« Les coopératives sont-elles des acteurs clés de l’éducation ? » était au centre des discussions lors du webinaire Coop Way organisé le 19 juillet. L’événement a rassemblé des experts clés dans le domaine de l’éducation coopérative chargés d’examiner le rôle du mouvement coopératif en tant qu’acteur important dans la promotion de l’éducation.

Animée par Zuraidah Hoffman, Directrice de l’équipe de communication du Congrès mondial des coopératives de l’ACI, la session s’est inscrite dans le cadre d’une nouvelle initiative de l’ACI appelée « The Cooperative Way » (TCW). Celle-ci consiste à organiser une série de webinaires mettant l’accent sur la capacité du modèle coopératif à s’adapter aux besoins des populations locales dans les situations de crise et au-delà, à différents niveaux. Et il s’est tenu dans le cadre du partenariat #coops4dev conclu entre l’ACI et la Commission européenne.

Bruno

Dans son allocution d’ouverture, Bruno Roelants, Directeur général de l’ACI, a expliqué dans quelle mesure les principes de Rochdale établis en 1844 par le mouvement des coopératives de consommation en Grande-Bretagne incluaient une référence à l’éducation coopérative. Les principes coopératifs actuels adoptés en 1995 dans le cadre de la Déclaration sur l’identité coopérative de l’ACI incluent le principe cinq sur l’éducation, la formation et l’information. La recommandation 193 de l’OIT sur la promotion des coopératives appelle également les politiques nationales à « promouvoir l’enseignement des principes et pratiques coopératifs et la formation y relative, à tous les niveaux appropriés des systèmes nationaux d’éducation et de formation et dans l’ensemble de la société ». M. Roelants a indiqué que l’éducation coopérative combinait « apprendre à être, et apprendre à faire » et souligné l’importance de l’apprentissage grâce à une expérience coopérative.

Malaysia

C’est déjà le cas en Malaisie, où les élèves découvrent l’entrepreneuriat par le biais des coopératives scolaires. Dato' Kamarudin Ismail, vice-président de l’ANGKASA, la Fédération nationale des coopératives de Malaisie, a évoqué le rôle des coopératives scolaires sur le territoire – plus de 2 400 au total. Mme Ismail, qui siège par ailleurs au comité des coopératives scolaires de l’ANGKASA et au Conseil d’administration de l’ACI, a indiqué que les coopératives figuraient parmi les principaux acteurs du secteur de l’éducation en Malaisie. Les coopératives scolaires sont gérées par les élèves âgés de 12 à 18 ans, qui s’emploient à mettre en œuvre les principes coopératifs. Le mouvement coopératif local travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Éducation, qui en 1989 a rendu obligatoire pour l’ensemble des écoles secondaires de créer des coopératives.

« Faire partie d’une coopérative scolaire encourage par ailleurs la coopération et l’esprit d’équipe parmi les étudiants », a déclaré Mme Ismail, précisant que les coopératives enseignaient également la démocratie aux étudiants.

Brazil

Geâne Ferreira, Responsable chargé du développement des ressources humaines au Service national d’apprentissage coopératif (SESCOOP) au Brésil, a décrit un certain nombre d’initiatives d’éducation coopérative menées par son organisation. Chaque année, le SESCOOP forme 4 000 enseignants au modèle d’entreprise coopératif, lesquels relayent ensuite l’information à 100 000 étudiants. L’organisation travaille également avec les 14-24 ans, qui reçoivent une formation dispensée par des employés de coopératives pour les aider à se préparer à leur premier emploi. D’autres initiatives visent notamment à enseigner le leadership, la gouvernance des coopératives et d’autres aspects du fonctionnement d’une entreprise aux employés de coopératives potentiels, et comprennent un partenariat avec la Banque centrale brésilienne, à travers lequel les membres et les employés de coopératives reçoivent une formation en gestion financière. « Nous pensons que les coopératives sont les acteurs clés de l’éducation. Elles ont la lourde tâche de contribuer à une société meilleure, et l’éducation est le moyen d’y parvenir », a-t-elle indiqué.

Eswatini

Sboniso Madlopha, Directeur exécutif de Junior Achievement Eswatini, dirige un programme de compétences financières axé sur les coopératives. Les étudiants se familiarisent avec les valeurs et les principes du mouvement coopératif, et la gestion des coopératives, avant de pouvoir diriger eux-mêmes des coopératives financières. « Ils auront ainsi leurs propres trésorier, compte en banque, statuts et programme, et c’est comme cela qu’ils acquièrent des compétences pratiques afin de gérer une coopérative », a déclaré M. Madlopha. Les étudiants sont par ailleurs connectés à une coopérative financière existante qui peut les aider durant tout le processus, le cas échéant. En six mois, ils sont parvenus à économiser plus de 10 000 US$. « Je pense que les coopératives sont un catalyseur de l’entrepreneuriat. Les étudiants disposeront des ressources nécessaires pour concrétiser leurs idées, ils uniront leurs efforts pour travailler sur une idée et la voir se concrétiser, et ils auront acquis des compétences financières qui les aideront à survivre après leurs études », a ajouté M. Madlopha.

Tazebaez

Une approche semblable a été adoptée par la coopérative Tazebaez dans le Pays Basque, en Espagne, dans le cadre du projet Mondragon Team Academy. La cofondatrice Ana Aguirre a parlé de ce programme, dirigé par TazeBaez en partenariat avec l’université de Mondragon. Le programme offre un cours sur l’entrepreneuriat coopératif, qui permet aux étudiants d’en apprendre davantage sur les coopératives en créant leurs propres structures. « On apprend véritablement en faisant les choses. Et ces jeunes se familiarisent avec les coopératives en créant des coopératives. Ils peuvent décider de créer une coopérative une fois leurs études terminées, ou pas, mais au moins ils sauront s’ils aiment ou non le modèle pour eux-mêmes », a-t-elle indiqué. « En tant que membres coopératifs, nous devons sortir de notre zone de confort et commencer à parler des coopératives avec ces personnes qui ne s’orientent pas naturellement vers le modèle coopératif », a-t-elle ajouté.

Lors de la séance de questions et réponses du webinaire, les participants et les orateurs ont discuté des voies et moyens d’intéresser les individus à l’éducation coopérative, en mettant notamment en exergue les coopératives dans les programmes d’études des écoles de commerce, en proposant des stages et en forgeant des partenariats. Ils ont par ailleurs examiné les moyens de rendre le modèle coopératif plus attrayant en partageant des expériences de coopératives fructueuses et transformatives, et en montrant comment le modèle pouvait constituer une véritable alternative aux entreprises classiques.

L’intégralité de l’enregistrement de l’événement en ligne est disponible ici.

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Le Partenariat ACI-UE pour le développement international (également connu sous le nom de #coops4dev) a été signé en 2016 entre l'Alliance coopérative internationale et la Commission européenne pour renforcer le mouvement coopératif en tant qu'acteur clé du développement international. Pour en savoir plus sur #coops4dev, visitez notre site Web.

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