Les coopératives s'unissent pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles

30 Nov 2022

Le comité pour l'égalité des genres de l'ACI a marqué la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes le 25 novembre en organisant un webinaire pour montrer comment les coopératives luttent contre la violence sexiste dans leurs communautés.

Plus de 65 participants du monde entier ont assisté à l'événement en ligne qui visait à soutenir la campagne des Nations Unies « TOUS UNIS ! Activisme pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles.»

Xiomara Nuñez de Céspedes, présidente du GEC de l’ACI, a expliqué comment l'Assemblée générale des Nations Unies avait désigné le 25 novembre comme Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes pour commémorer l'assassinat en 1960 des trois sœurs Mirabal sur ordre du dictateur dominicain Rafael Trujillo.

La violence et le harcèlement sont un phénomène répandu dans tous les pays, touchant tout le monde, mais certains groupes sont plus à risque, a ajouté Paz Arancibia Román, spécialiste du genre à l’OIT pour l'Amérique latine et les Caraïbes.

Elle a révélé que l'OIT va lancer une étude mesurant l'impact en termes économiques de la violence et du harcèlement dans le monde. Elle a fait référence à la Convention 190 et à la Recommandation 206 de l'OIT sur la violence et le harcèlement (Convention 190 and Recommendation 206 on Violence and Harassment), les premières normes internationales du travail à fournir un cadre commun pour prévenir, remédier et éliminer la violence et le harcèlement dans le monde du travail, y compris la violence et le harcèlement fondés sur le genre.

Priti Patel de la Gujarat Mahila Credit Cooperative en Inde a partagé l'expérience de son organisation en matière de résolution de conflits. Elle a expliqué qu'en dépit de droits exclusifs, tels que le droit à un salaire égal, le droit contre le harcèlement au travail, le droit contre la violence domestique ou le droit à une aide juridique gratuite, la violence à l'égard des femmes et des filles persiste en Inde.

Elle a ajouté que les problèmes conduisant à des actes de violence contre les femmes comprennent les conflits socioculturels, le conditionnement et les stéréotypes des rôles et des responsabilités des genres, la pauvreté et le manque d'éducation. Pour répondre à certains d'entre eux, la coopérative fournit un soutien socio-économique aux membres et un service de règlement des différends.

Le professeur Esther Gicheru, présidente du GEC ACI-Afrique, a partagé des études de cas de coopératives qui traitent de la violence à l'égard des femmes et des filles dans la région. Les femmes africaines sont victimes de violence sexiste qui découle d'obstacles sexospécifiques à la propriété foncière, aux droits de succession et à l'accès au financement, a-t-elle expliqué.

Par exemple, le Women of Liberia Peace Network aide 45 femmes vulnérables et 65 femmes touchées par la guerre du district de Maimu Salala au Libéria à créer des coopératives agricoles augmentant leur capacité de gain : un projet soutenu par l'Agence de développement des coopératives du Libéria. De même, au Mozambique, un projet de l'Institut de recherche, de plaidoyer et de citoyenneté a contribué à l'autonomisation économique de 2197 femmes rurales en les organisant en 83 coopératives.

Le fait d'organiser les femmes autour de leur travail leur permet non seulement de gérer les problèmes liés à leur travail mais également les problèmes liés à leur foyer et à la société en général, a expliqué la professeur Esther Gicheru. Elle a ajouté que toutes les activités de coopération devraient avoir une perspective de genre, y compris la planification, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des travaux, ainsi que les enseignements tirés des résultats.

María Eugenia Pérez Zea, vice-présidente du GEC de l'ACI, a également souligné le travail des coopératives et du comité pour l'égalité des genres de l'ACI pour sensibiliser à la violence sexiste en organisant des webinaires, en organisant des marches et en interagissant avec les autorités publiques et les gouvernements pour mettre en œuvre la législation et les mesures pour punir les agresseurs, entre autres.

Chitose Arai, présidente du comité des femmes de l'ACI pour l'Asie-Pacifique, a souligné que les conflits et la violence à l'égard des femmes étaient en augmentation dans de nombreux pays. En janvier 2022, le comité sur l'égalité des genres de l'ACI pour la région Asie-Pacifique a soumis une recommandation au comité sur l'identité de l'ACI pour inclure la paix et la non-violence comme valeurs coopératives. Les coopératives de la région exécutent divers programmes pour autonomiser les femmes. Par exemple, la Fondation PEKKA en Indonésie gère un programme d'autonomisation juridique pour les membres de coopératives, permettant aux femmes victimes de violence d'accéder à des services juridiques. De même, Coop Mirai, la plus grande coopérative de consommateurs au Japon, a soutenu les efforts de collecte de fonds pour les femmes de la région de Fukushima qui ont été touchées par la Covid-19, y compris celles qui ont été victimes de violence domestique.

Katia De Luca, présidente du groupe de travail sur l'égalité des genres de Cooperatives Europe, a également partagé les bonnes pratiques en Europe et notamment la Charte sur l'égalité des genres adoptée par Cooperative Europe en 2020. Le document, approuvé par l'Assemblée générale de Cooperative Europe, est un engagement de Cooperatives Europe à renforcer ses activités pour combler l'écart entre les genres ainsi qu'un appel à ses membres pour qu'ils mettent en œuvre les 10 engagements dans leurs organisations respectives.

En Turquie, des coopératives de femmes sont mises en place avec le soutien de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture afin d'autonomiser les réfugiés, tandis qu'en Italie, Legacoop mène des campagnes de sensibilisation à la violence et au harcèlement sexistes.

Alessandra Brogliatto, membre du comité exécutif de l'ACI-GEC, a décrit une initiative lancée par des coopératives italiennes de vente au détail appelée « Coop dit non à la violence » et la campagne « Donnez le ton » – des organisations de l'ESS en Italie, en Belgique, en Pologne, en Slovénie et en Espagne – qui visent à influencer la mentalité et les comportements quotidiens des employés et des employeurs envers les stéréotypes de genre et le harcèlement sexuel.

Le webinaire peut être visionné en anglais ici et en espagnol ici. 

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