La contribution des coopératives au développement durable a été évoquée le 7 juillet dans le cadre du Voluntary National Review Lab (VNR Lab) lors du forum politique de haut niveau sur le développement durable (HLPF).
Les VNR Labs ont été créés par le Département des Nations Unies Affaires économiques et sociales (UNDESA) pour donner aux États membres et à la société civile la possibilité de discuter plus en profondeur de leurs présentations aux VNR. La tenue de cet événement dans le cadre des VNR Labs a placé les coopératives au cœur des discussions du HLPF et a permis aux États membres de présenter leurs plans d'action nationaux pour le secteur coopératif.
L'événement s’est tenu au siège des Nations Unies à New-York et en ligne, marquant le centenaire de la Journée internationale des coopératives et le 10e anniversaire de l'Année internationale des coopératives des Nations Unies.
Organisé par le Comité pour la promotion et le progrès des coopératives en collaboration avec la Mission permanente de la Mongolie auprès des Nations Unies, l'événement a été l'occasion pour les États membres de l'ONU de partager leurs bonnes pratiques et leurs plans d'action pour aider les coopératives à faire progresser les objectifs de développement durable.
Présentant le sujet, Daniela Bas, directrice de la Division du développement social inclusif de l'UNDESA, a déclaré que les coopératives étaient plus que jamais nécessaires et qu'en tant qu'entreprises centrées sur les personnes, elles continueraient à jouer un rôle clé pour relever des défis tels que ceux de la COVID-19 et de l'urgence climatique.
H.E. Vorshilov Enkhbold, représentant permanent de la Mongolie auprès des Nations Unies, a partagé l'expérience de son pays en matière de promotion des coopératives. La législation coopérative y a été récemment mise à jour pour créer un environnement plus favorable. Les changements comprennent la création d'un fonds de développement coopératif pour accorder des prêts au secteur et certaines exonérations fiscales sont prévues pour les coopératives.
Mme Maravillas Espín Sáez, directrice générale de l'économie sociale et de la responsabilité sociale des entreprises au ministère espagnol du travail et de l'économie sociale, a également évoqué le rôle des coopératives dans la réalisation des ODD et le renforcement de la résilience pendant les crises. Les coopératives sont des alliées fondamentales pour le gouvernement, a-t-elle ajouté, elles constituent un axe clé du plan de relance national centré sur l'économie sociale.
Wolfgang Schiefer, coordinateur principal pour le développement durable à l'Organisation internationale du travail (OIT), a déclaré que les coopératives étaient « indispensables pour améliorer les conditions de travail des femmes et des hommes dans le monde » ajoutant qu'elles possédaient « une expérience éprouvée en matière de création et de maintien d'emplois ».
H.E. Kaoru Magosaki, ministre et chef de la section sociale, Mission permanente du Japon, a décrit les efforts de son pays pour mettre en œuvre l'agenda 2030 de l'ONU qui comprenait une table ronde sur la promotion des ODD en septembre 2016. Le groupe comprend un représentant du secteur coopératif et a joué un rôle clé dans l'adoption d'une stratégie nationale à long terme sur les ODD.
Le Japon a également créé un prix annuel des ODD qui a été remporté en 2018 par l'Union des coopératives de consommateurs du Japon.
« De nombreuses autres coopératives travaillent aussi à la réalisation des ODD au Japon » a déclaré M. Magosaki.
Sahouda Gbadamassi-Mivedor, directrice générale du Fonds d'appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ-Togo), a souligné le rôle des coopératives dans la formalisation de l'économie informelle dans son pays, dans l'autonomisation des groupes marginalisés et dans la lutte contre la pauvreté.
Íñigo Albizuri, responsable mondial des affaires publiques chez Mondragon Corporation, Espagne, a encouragé les coopératives à constituer des alliances avec les gouvernements et des partenariats public-privé pour accroître leur influence. Il a ajouté que les coopératives ont fait leurs preuves dans la lutte contre les inégalités et l'autonomisation des travailleurs, contribuant ainsi à l'ODD 8 – Travail décent et croissance économique.
Stefanos Fotiou, directeur du Bureau des objectifs de développement durable de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a déclaré :
« J'ai beaucoup écouté ces deux derniers jours et je pense que la transformation des systèmes alimentaires et l'aide que les coopératives peuvent apporter sur ce point deviennent extrêmement importantes pour la réalisation de l'agenda 2030 du développement durable. »
Bruno Roelants, directeur général de l'Alliance coopérative internationale, a déclaré que depuis le lancement des VNR en 2016, les coopératives ont été mentionnées par plus de 50 pays.
« Cela montre à quel point les coopératives sont pertinentes dans le domaine de l'agenda 2030 de l'ONU mais cela montre également que les coopératives sont vraiment reconnues par de très nombreux pays » a-t-il déclaré.
Il a appelé tous les gouvernements à inclure les coopératives dans leurs VNR, reconnaissant la contribution du secteur au développement durable. Ils devraient également mettre en œuvre les rapports du Secrétaire général des Nations unies et les résolutions de l'assemblée générale des Nations unies sur les coopératives et l'agenda 2030, a-t-il déclaré.
« Les coopératives sont impliquées dans le développement durable depuis bien plus longtemps. Je veux dire, bien avant – des décennies – l'agenda 2030 de l'ONU, et elles continueront longtemps après lui ».
Valeria Roach, vice-présidente exécutive de la National Cooperative Business Association (NCBA) des États-Unis, a décrit certaines des contributions de l’organisation faîtière aux ODD telles que la création d'un cadre pour mesurer l'impact des coopératives sur la construction d'une économie plus inclusive et le lancement d'une initiative de six principes visant à identifier et à mettre à l'échelle les opportunités pour les coopératives de travailler ensemble dans tous les secteurs pour un plus grand impact.
Howard Brodsky, président et PDG de CCA Global Partners et président du groupe de travail de l'ACI au G20, a souligné l'importance de la représentation coopérative au G20. « Les coopératives peuvent être de véritables leaders pour sortir de cette pandémie et nous avons une solution pour sortir de l'inégalité » a-t-il déclaré. « Nous avons l’envergure. Nous sommes enthousiasmés par le travail qui est réalisé. Nous pensons que nous sommes des bâtisseurs. Et plus nous construisons, plus nous pouvons influencer, plus les pays du G20 peuvent comprendre l'importance des coopératives, plus nous pouvons prendre une place dans notre société.
Paul Hazen, directeur exécutif du US Overseas Development Council, a présenté la récente étude de son organisation visant à mesurer l'impact des coopératives dans quatre pays – la Pologne, le Kenya, le Pérou et les Philippines. La recherche a révélé que les membres des coopératives étaient plus susceptibles d'appartenir à des groupes de revenus moyens et supérieurs à la moyenne et qu'ils étaient moins susceptibles d'être pauvres ou très pauvres.
« Notre recherche révèle que les coopératives sont considérées comme des acteurs positifs dans l'économie locale, qu’elles sont très appréciées pour leur potentiel à attirer des investisseurs, à créer des emplois, à soutenir l'amélioration des infrastructures et le développement des entreprises et à répondre aux 17 objectifs de développement durable », a-t-il déclaré.
Osamu Nakano, directeur du département des relations internationales de la Japan Workers' Cooperative Union (JWCU) représentant l’Alliance coopérative du Japon, a parlé de la nouvelle loi sur les coopératives adoptée par le Japon en 2020 et qui décrit l'objectif des coopératives de travail associé pour créer des communautés locales durables et dynamiques.
Les coopératives contribuent à divers ODD, a-t-il ajouté, de l'objectif de ne laisser personne de côté à l'ODD 17 sur la formation de partenariats.
Simel Esim, cheffe de l'unité des coopératives de l'OIT, a souligné la nécessité de meilleures statistiques sur les coopératives et pour les coopératives de travailler avec les acteurs de l'économie sociale et solidaire au sens large.
Anne Chappaz, responsable des institutions et des écosystèmes au Centre du commerce international (ITC) à Genève, a déclaré que les coopératives étaient considérées « comme des acteurs essentiels pour un développement durable et inclusif par le biais du commerce ».
L’ITC s'est récemment associé à l'ACI sur un projet pilote de coopérative à coopérative pour accroître la collaboration entre les coopératives agricoles et les coopératives d'échange de produits de base.
