Alors que le monde du travail est confronté aux défis posés par les nouvelles technologies, les coopératives étudient l'impact que cela pourrait avoir sur le secteur.
La nature changeante de l'apprentissage coopératif et de la recherche a été un thème clé de la conférence annuelle du Collège coopératif à Manchester les 1er et 2 mai. L'événement de deux jours a réuni le Président de l'Alliance coopérative internationale, Ariel Guarco, et son Directeur général, Bruno Roelants. Ils ont examiné la manière dont le mouvement coopératif pourrait utiliser les opportunités apportées par les nouvelles technologies tout en restant fidèle à ses valeurs et à ses principes.
Ariel Guarco a loué le travail accompli par le Collège coopératif en offrant soutien et formation aux coopératives, créant un lien entre le mouvement coopératif et le monde universitaire.
« Une éducation coopérative qui répond aux besoins et aux objectifs de nos entreprises est essentielle », a-t-il déclaré.
« Les nouvelles technologies et les plateformes peuvent rendre plus difficile la construction d'une identité partagée par les membres des coopératives mais elles peuvent aussi accroître la transparence et la gestion directe » a-t-il ajouté.
« Nos plateformes coopératives ne peuvent pas simplement réduire les coûts de transaction entre un producteur individuel et un consommateur individuel. La plateforme doit garantir que les conditions de travail de ce producteur sont celles qu'il a décidées de manière participative avec le groupe des membres du réseau » a-t-il déclaré.
Ariel Guarco a donné l'exemple de la coopérative belge SMART qui rassemble 100 000 travailleurs indépendants via une plateforme en ligne. Grâce à la coopérative ils ont accès à la formation, à la santé et à la protection sociale.
« Une coopérative Uber ne devrait pas être seulement une Uber qui distribue ses profits aux chauffeurs associés. C'est un outil où les conducteurs peuvent s'entendre sur les conditions de travail où le travail est digne, souhaité et collectivement construit, valorisé dans le réseau ».
Le président de l'ACI a également examiné le potentiel de développement d'une technologie cloud en coopération. « En plus d'explorer la possibilité de posséder des réseaux et des serveurs, les coopératives devraient envisager d'utiliser des logiciels libres », a-t-il ajouté.
Autre orateur important Bruno Roelants a fait valoir que l'apprentissage coopératif nécessitait une expérience pratique de la coopération. Il a estimé que l’enseignement de la coopération devait commencer dès le plus jeune âge et que la pédagogie coopérative devrait être utilisée par le mouvement coopératif.
« Quand nous parlons du modèle coopératif, nous devrions penser à apprendre par les coopératives sur les coopératives, grâce à l'expérience coopérative » a-t-il dit.
Bruno Roelants pense que les coopératives peuvent faire la différence dans des activités et des processus qui ne sont pas prévisibles et où l'empathie joue un rôle. Ceux-ci incluraient les services sociaux, les services de santé et les activités basées sur l'interaction humaine.
Bruno Roelants a déclaré que l'éducation et la recherche coopérative resteraient un aspect important de la stratégie de l'Alliance coopérative internationale. Il a ajouté que l'Alliance avait l'intention de continuer à favoriser les liens entre l'apprentissage coopératif et les initiatives de recherche à travers le monde et de promouvoir des politiques d'éducation et de recherche en collaboration avec l'ONU et d'autres agences.