[[{"type":"media","view_mode":"media_original","fid":"6240","attributes":{"alt":"","class":"media-image","height":"441","typeof":"foaf:Image","width":"571"}}]]
Dans le contexte actuel de récession mondiale, les coopératives sont plus résistantes que les autres banques, d'après un rapport publié par l'Organisation Internationale du Travail.
Ce rapport reprend un rapport précédent de l'OIT publié en 2009, « La résistance du modèle commercial des coopératives en temps de crise », qui met en lumière les moyens par lesquels les entreprises coopératives dans le monde ont fait montre de résistance à la crise dans tous les secteurs.
Selon l'auteur de ce rapport, le professeur Johnston Birchall, la crise a démontré que les coopératives financières étaient exposées à moins de risques que les banques SORL, notamment parce que leur managers ne perçoivent pas une part des profits. « La stabilité et l'aversion du risque sont inscrits dans l'ADN des coopératives financières », explique-t-il.
M. Birchall explique que bien qu'ils n'aient pas les mêmes « hauts » que les autres banques, les coopératives financières n'ont pas les mêmes « bas » non plus, et sont ainsi des entreprises plus solides.
Il ajoute : « On peut voir que les coopératives de crédit dans les autres parties du monde n'ont pas subi une seule baisse en 2008. Elles n'ont pas été touchées par la crise bancaire ; elles ont juste continué à se développer doucement, régulièrement, mais pas de manière spectaculaire. »
Les actifs des banques coopératives ont augmenté de dix pour cent entre 2007 et 2010 ; et les clients des banques coopératives ont augmenté de quatorze pour cent. La plupart des pertes des coopératives financières n'ont pas duré plus d'un an ou deux.
Les banques coopératives en Europe sont sorties de la crise sans être gravement affectées. D'après le rapport, sept d'entre elles figurent parmi les 50 banques les plus sûres du monde, et en Europe, elles dépassent le minimum légal de ratio de capital de huit pour cent, avec un ratio moyen d'environ neuf pour cent. En Allemagne et en Autriche, les banques coopératives restent fidèles à un modèle commercial conservateur et se contentent de servir leurs membres : la crise a eu peu d'effets sur elles.
En France, le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel et les Banques Populaires ont reçu des prêts du gouvernement en octobre 2008. Cependant, dès le début de l'année 2010, le Crédit Mutuel et le Crédit Agricole avaient remboursé leurs prêts, et les trois groupes continuent de se développer à présent. Aux Pays-Bas, Rabobank était la seule grande banque qui n'a pas eu besoin de l'aide du gouvernement. Les banques coopératives en Espagne et en Italie ont été plus touchées par l'impact de la crise économique que par la crise bancaire.
D'après le rapport de l'OIT, la crise bancaire a eu un impact sévère en Afrique. Néanmoins, les économies ont progressé de 34 pour cent entre 2007 et 2010, et les prêts ont augmenté de 37 pour cent.
En Amérique du Nord, les coopératives de crédit ont enregistré une augmentation de 23 pour cent en termes d'économies, entre 2008 et 2010, avec des clients qui préfèrent les banques coopératives aux banques SORL. Les économies ont aussi augmenté en Amérique latine et en Asie.
Par ailleurs, d'après le rapport de l'OIT, les pays où le modèle de banque coopérative est fort ont montré qu'ils étaient moins touchés par la crise que les pays où ce modèle est absent.
Le rapport explique aussi que les coopératives financières aident à prévenir le danger du monopole de l'offre par les bailleurs de fonds, et corrige ainsi les erreurs du marché. Les coopératives financières préviennent aussi le conflit d'intérêt entre les propriétaires et les clients parce que ce sont les clients qui possèdent l'entreprise. Plus encore, elles n'encouragent pas la prise de risque parce qu'elles ne subissent pas de pression pour optimiser les profits.