Les coopératives sont un modèle pour l’Afrique de l’après 2020

01 Dec 2015

Le modèle coopératif aide les populations d’Afrique à surmonter leurs obstacles et à améliorer leurs conditions de vie. Politicienne et ancienne ministre du Développement des petites et moyennes entreprises du Zimbabwe, Sitthembiso Nyoni s’est exprimée à l’ouverture de la Conférence mondiale de l’Alliance à Antalya.

Elle a présenté le rôle incombant aux coopératives pour relever les défis auxquels l’Afrique fait face, notamment le changement climatique. 

« Le changement climatique représente la plus grande menace pesant sur le développement humain et notre survie. Il provoque non seulement un réchauffement de la planète, mais aussi des inondations, des sécheresses, et d’autres perturbations obligeant les populations, menacées dans leur accès à l’eau et à l’alimentation, à lutter pour leur survie. Au Zimbabwe, le gouvernement a construit de petits et grands barrages; les coopératives se sont saisies de cette occasion pour développer la pêche, l’irrigation et des entreprises de production alimentaire, a-t-elle déclaré.  

Une nouvelle réforme agraire a permis à 500 000 familles de se consacrer à l’agriculture et à l’élevage, ce qui a conduit à une augmentation du nombre de coopératives agricoles. « Pour l’après 2020, les coopératives possèdent un fort potentiel pour croître et prendre le contrôle de l’agro-industrie et des entreprises du secteur alimentaire. »  Elle a ajouté que les gouvernements du Kenya, de la Tanzanie, du Ghana et de l’Éthiopie avaient augmenté leur budget alloué aux agriculteurs et aux coopératives. « À mon sens, cela prouve qu’ils voient au-delà de 2020, a-t-elle déclaré. 

Les coopératives se démarquent également dans le secteur de l’énergie, par le développement de programmes en énergie solaire renouvelable et en biogaz. Mme Nyoni a expliqué la manière dont, au Kenya, des coopératives pour de faibles émissions de dioxyde de carbone ont apporté l’énergie solaire dans les villages. Une partie des recettes est réinvestie pour fertiliser la terre et produire du biogaz.  

Les coopératives d’épargne et de crédit permettent également l’émancipation des populations sur l’ensemble du continent. « Je ne répèterai jamais assez l’importance que revêtent les coopératives d’épargne et de crédit en Afrique : elles permettent de subvenir à leurs propres besoins, mais aussi à ceux des PME et des personnes les plus démunies. 

Au Kenya, les coopérateurs ont formé une banque coopérative qui est devenue la troisième plus grande du pays », a-t-elle poursuivi. 

Les coopératives sont le premier fournisseur de logements au Zimbabwe. Elles doivent pourtant fonctionner au sein d’un marché corrompu. « Les coopératives de logement sont infiltrées par de gros propriétaires terriens (les "barons de la terre") qui vendent des terres aux coopératives par des moyens peu conventionnels. 

Il me semble que nous ne faisons encore pas suffisamment d’efforts pour créer un environnement et des institutions favorables à la reconnaissance et au soutien aux coopératives », a poursuivi Mme Nyoni. Un autre défi concerne le fossé numérique qui existe entre les coopératives du Nord et du Sud. Tout comme l’Alliance, nous devons mettre en place des institutions pour l’inclusion numérique, a-t-elle déclaré. 

« On ne peut détruire les coopératives, seulement les gêner. L’Afrique bouge. C’est notre siècle. Les coopératives sont notre modèle. » 

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