La Fédération des agriculteurs d'Afrique de l'Est (EAFF) a présenté une stratégie visant à exploiter le potentiel de la région en matière d'élevage. L'EAFF est une organisation régionale d'agriculteurs composée de fédérations nationales d'agriculteurs, de coopératives et d'associations de produits agricoles issues de dix États d'Afrique de l'Est : le Burundi, la République démocratique du Congo, Djibouti, l'Érythrée, l'Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et l'Ouganda.
L'EAFF a signé un protocole d’accord avec la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et dispose du statut d'observateur. L'organisation a donc pour mission de s’assurer que les exploitants de la région participent pleinement et efficacement à tous les processus liés à l'agriculture et à la sécurité alimentaire que coordonne l'EAC.
La nouvelle stratégie est alignée avec la politique de l'EAC sur l'élevage, élaborée pour atteindre un taux de croissance annuel d'au moins 5 % dans ce secteur et une contribution de l'élevage au PIB agricole de plus de 50 %.
Selon l'EAC, stimuler le secteur pourrait aussi aider à lutter contre la pauvreté, la famine, le chômage et la dégradation des ressources naturelles dans les dix États membres.
En août, l'EAFF a organisé une réunion régionale à Nairobi au Kenya pour débattre de la politique sur l'élevage. Lors de la réunion, les membres ont examiné les quatre piliers de la politique.
Certaines des propositions incluent la consolidation des systèmes d'expansion du bétail, la promotion de technologies innovantes pour transformer les processus de production de bétail et le développement de la résilience aux risques et aux chocs pour assurer la pérennité du cheptel.
La politique a pour objectif de réglementer la transaction du bétail et de ses produits entre les États membres. Un marché commun pour le bétail est déjà établi dans la région, dans la ville frontalière de Namanga.
La politique assurerait la mise en place d'une réglementation vétérinaire harmonisée et le contrôle des maladies animales transfrontalières. Le besoin en politiques communes pour faire face aux maladies animales transfrontalières s'est déjà fait sentir l'année dernière en Tanzanie, où plus de 4 000 cochons, d'une valeur supérieure à 4 milliards de shillings tanzaniens, ont succombé à la peste porcine africaine.
« Le bétail est plus qu'un simple commerce dans cette région. L'élevage et l'agriculture sont les fondements qui font de cette région une communauté », explique Philip Kiriro, président de la Fédération des agriculteurs d'Afrique de l'Est, lors de la réunion à Nairobi. Au Kenya, 80 % des terres sont arides. Par conséquent, l'élevage est la seule option qui s'offre à la majorité des agriculteurs du pays.
Les parties prenantes, y compris les agriculteurs et les coopératives membres, sont maintenant appelées à fournir des conseils pour l'élaboration d'un cadre qui permettrait la mise en œuvre des politiques ayant pour objectif de compléter les initiatives nationales existantes dans les 10 pays.
Photo : Réunion de l'EAFF à Nairobi