Alors que les États-Unis et Cuba sont en train de normaliser leurs relations, de nouvelles perspectives pourraient s’ouvrir pour les coopératives des deux pays. Lors de son témoignage devant le comité de l’Agriculture du Sénat américain, Mike Beall, le président et directeur général de la National Cooperative Business Association (NCBA CLUSA), a souligné le rôle crucial que les coopératives jouent au sein du secteur privé naissant de Cuba.
L’audience visait à explorer les possibilités et les défis qui entourent le commerce agricole avec Cuba, au moment où le Congrès est en train d’analyser les avantages potentiels de la levée de l’embargo sur le commerce avec Cuba. M. Beall a été invité à participer à l’audience par le sénateur Pat Roberts, président du comité sénatorial américain responsable de l'agriculture, de l’alimentation et de la sylviculture. Lors de son intervention, il a encouragé le Sénat à considérer les coopératives comme la fondation d’une économie de marché à Cuba.
« Les États-Unis devrait considérer les coopératives cubaines comme essentielles à la construction d’une économie de marché à Cuba, une économie qui intègre un modèle économique ayant fait ses preuves et une autonomisation économique des membres-propriétaires, et des consommateurs.
Les coopératives sont des entreprises qui, là où elles se trouvent, réussissent, fournissent des actifs économiques tangibles et profitent aux consommateurs, et la NCBA est persuadée que les coopératives cubaines ne feront pas exception à cette règle », a déclaré M. Beall. Il a ajouté que les coopératives américaines étaient prêtes à apporter leur aide et qu'elles avaient déjà commencé à créer des liens avec les coopératives cubaines.
Cuba a commencé à modifier les lois sur les coopératives en 2011 ; de ce fait, de nombreuses entreprises ont changé leur structure de propriété pour devenir des coopératives.
« Ce changement, qui se substitue aux différents statuts d’entreprises d’État, est accueilli très positivement », a indiqué M. Beall.
Cuba compte plus 5 200 coopératives agricoles actuellement en exploitation, qui produisent environ 80 % des fruits et légumes consommés. « Ceci forme la base d’une économie stable et croissante », a déclaré Mike Beall devant les sénateurs.
Il estime que le modèle coopératif, dans lequel les membres de l'entreprise sont aussi ses propriétaires, est adapté à la population cubaine, surtout en cette période de transition.
La NCBA avait des inquiétudes concernant l'indépendance de ces coopératives, a déclaré M. Beall, du fait qu'aucune d'elles ne publie des états financiers, ce qui rend difficile l'analyse de leur profitabilité ou encore l’évaluation des équipements publics.
C’est dans ces domaines que la NCBA voudrait voir les choses progresser. « Nous voulons avoir des preuves que les coopératives sont indépendantes et capables de gérer des actifs sans l’ingérence du gouvernement dans leurs affaires », a-t-il souligné.
Selon M. Beall, les coopératives cubaines font face à plusieurs défis, qu’ils soient pédagogiques, techniques, ou d’ordre comptable ; néanmoins ces questions peuvent être traitées avec le soutien des coopératives des États-Unis.
« Nous sommes prêts à les aider », a déclaré M. Beall, en ajoutant que les consommateurs américains et cubains pourraient chacun tirer avantage des coopératives cubaines.
Retrouvez l’intervention de Mike Beall ici : http://www.ncba.coop/senate-hearing
Photo : Mike Beall témoignant devant le Sénat américain.