Canapro La coopérative engagée dans la durabilité environnementale

22 Jun 2020

« Une forêt qui bouge » tel est le projet forestier que Canapro développe depuis 10 ans. Au cours de cette période, 100 000 nouveaux arbres ont été plantés grâce à cette initiative environnementale et, en raison des abeilles, des vents, des pare-feux et d'autres mesures, l'épidémie d’incendies a été évitée. L'investissement s’est élevé à 15 milliards.

Édinson Rafael Castro Alvarado est l’actuel directeur de Canapro, la coopérative nationale des enseignants (Casa Nacional del Profesor). C'est quelqu'un qui a une vision de l'environnement et un engagement envers lui. Depuis une décennie, il soutient la durabilité environnementale avec divers projets dont le secteur coopératif est extrêmement fier.

Dans une interview accordée à Colombia Co-operative, le professeur Édinson discute de cet engagement pour aider à atténuer les effets du changement climatique dans le monde.

C.C : d’où vient cet intérêt pour les projets environnementaux ?

Édinson Castro : le changement climatique est une réalité et notre nature coopérative implique que nous intervenions sur des questions qui sont d'une grande importance pour l'humanité. Canapro est une coopérative d'enseignants qui montre déjà son engagement envers la vie et nous sommes convaincus que notre passage sur cette planète doit contribuer à un changement positif dans notre environnement, nous nous engageons donc pour la durabilité qui fait partie de nos valeurs.

C.C : pourquoi avez-vous choisi la région de Vichada pour réaliser ce projet ?

É.C. : la région de Vichada est très étendue. La haute plaine est une zone présentant de bonnes conditions pour la plantation d'arbres car nous n'avons pas eu à adapter l'espace –  il n’a pas été nécessaire d'abattre des arbres pour démarrer notre projet. Nous avons également réalisé que l'Orénoque pouvait être utilisé pour transporter des produits à long terme même si ces dernières années cela a été compliqué par les relations avec notre pays voisin. Nous ne voulons pas abandonner cette région qui nous tient vraiment à cœur. 

Nous pensons également que cette partie du pays en vaut la chandelle. Le fait est que la région a été abandonnée par le gouvernement et par la société : nous pensons donc que cela vaut la peine de considérer tout son potentiel de développement pour le bien de l’humanité et du pays.

C.C : qu'est-ce que le projet de reboisement ? 

É.C. : nous avons fait plusieurs choses : nous avons choisi de planter des acacias, bien que ce ne soit pas une espèce indigène, parce qu’ils ont la particularité de pouvoir prospérer sur des terres difficiles. Il y a actuellement une pénurie de bois provenant des arbres, l'industrie colombienne est principalement alimentée par les exportations ou par la déforestation, ce projet vise donc à fournir une solution alternative à cette situation.

C’est avec joie et fierté que je peux dire qu’au cours de ces 10 dernières années nous avons planté 300 hectares, nous en avons maintenant 400, nous sommes donc passés de 200 000 à 300 000 arbres en une décennie. C’est pourquoi nous disons « la forêt progresse, elle n’est pas uniquement conservée ».

Il est important de souligner à quel point la nature est généreuse, car ce ne sont pas seulement les arbres qui poussent dans la région, elle est également devenue le refuge de centaines d'espèces qui en ont fait leur habitat. La vie se manifeste vraiment dans la région.

C.C : parlez-nous du projet apicole.

É.C. : nous avons actuellement près de 600 ruches et nous pensons que ces insectes sont essentiels à la vie. Je ne comprends vraiment pas la logique humaine : si nous savons que nous devons compter sur les abeilles, pourquoi approuvons-nous la fumigation ? Avec ce projet d'avenir, nous voulons commercialiser le miel et travailler avec la communauté pour en faire une source de revenus pour elle.

C.C : l’école Canapro a récemment fait les manchettes des journaux avec son projet d’énergie propre, parlez-nous-en...

É.C. : nous avons près de 108 panneaux solaires qui fournissent toute l’énergie dont a besoin l’institution et il en reste même un peu pour l'éclairage public du secteur. Donc, avec les ressources que nous consacrons, dans 15 ans, nous aurons récupéré l'investissement de 130 millions et il nous restera encore 20 ou 25 ans d'utilisation des infrastructures. Sur le plan économique, ce n'est pas rentable, mais le message que nous voulons transmettre aux étudiants et à la communauté en général est que tout ce qui est fait pour protéger l'environnement en vaut la peine. Ce projet est fondamentalement éducatif et nous voulons encourager les gens à agir.

C.C : quelles autres initiatives font partie de ce grand projet de durabilité environnementale ?

É.C. : eh bien, il y a un certain nombre de choses, nous voulons que l'industrie s'implique, nous pensons donc qu'il est important de mettre en place une ligne de crédit verte ou écologique pour récompenser l'investissement dans ces projets.

Dans notre centre de loisirs de Guaré, nous souhaitons mettre en place un projet d'énergie propre afin que l'énergie nécessaire au centre de loisirs et bientôt au logement aussi, soit fournie par des panneaux solaires. Chaque week-end à Guaré, le gestionnaire invite actuellement les visiteurs à regarder notre processus de recyclage et de réutilisation où nous séparons les eaux grises des eaux noires pour les réutiliser afin d’inciter les gens à être consciencieux quant à l’utilisation de l'eau.

Nous voulons également que l'expérience Vichada devienne un type d'écotourisme, de sorte que la communauté serait impliquée dans le processus et que cela soit également une merveilleuse occasion de découvrir une partie exotique de notre pays.

Enfin, ce que nous voulons faire, c'est inviter la société en général à adhérer à ces initiatives et à considérer que les effets négatifs du changement climatique sont une réalité et que nous devons tous prendre nos responsabilités.

La source: Revista Colombia Cooperativa & Ascoop

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