Elinor Ostrom : un parcours d’engagement en faveur d’une gouvernance décentralisée

22 Jun 2020

Elinor Ostrom (1933-2012) a été la première femme à recevoir le prix Nobel d’économie. Ce prix lui a été décerné pour récompenser ses travaux sur la gouvernance des biens communs par les groupes qui en sont les bénéficiaires. 

L’Académie royale des sciences de Suède a déclaré que les travaux d’Elinor Ostrom « avaient permis de mettre ce sujet au centre des débats scientifiques, en montrant de quelle manière les biens communs – les forêts, les pêcheries, les gisements de pétrole et les pâturages – peuvent être gérés efficacement par les personnes qui en bénéficient plutôt que par les pouvoirs publics ou le secteur privé. » Ses recherches ont également démontré que cette approche était durable sur le plan économique et écologique.  

Son approche a remis en cause l’hypothèse selon laquelle l’utilisation partagée de ces ressources naturelles était irréalisable à long terme en raison des risques de surexploitation et de destruction des biens communs. Elinor Ostrom a prouvé, en s’appuyant sur plusieurs études de cas dans différents pays, que son approche fonctionnait et que de nombreuses communautés et coopératives locales parvenaient à gérer leurs ressources naturelles. 

On peut citer comme exemple la coopérative COPPALJ (Cooperativa dos pequenos produtores agroextravistas de Lago do Junco Ltda), qui est implantée à Maranhão au Brésil et qui a été filmée au cadre du projet de cinéma documentaire aroundtheworld.coop dont y participe #coops4dev?. Cette organisation a été créée en 1991 par des quebradeiras (littéralement « casseuses ») de babassu et des petits exploitants agricoles qui voulaient garder le contrôle collectif des palmiers de babassu pour garantir la viabilité à long terme de cette ressource naturelle.

Elinor Ostrom, qui a été particulièrement active dans le débat public sur les changements climatiques, plaidait en faveur d’une approche incluant plusieurs niveaux et plusieurs pôles pour résoudre ce problème. Elle affirmait qu’« il n’était pas possible de nous appuyer sur des mesures isolées à l’échelle mondiale pour résoudre le problème de la gestion de nos ressources communes, à savoir les océans, l’atmosphère, les forêts, les cours d’eau et la riche diversité du vivant qui ensemble favorisent la création de conditions propices au développement de la vie, y compris à l’épanouissement des sept milliards d’êtres humains. » Elle défendait une action climatique basée sur différentes stratégies avec une mise en œuvre en parallèle à l’échelle mondiale, régionale, nationale et locale.

Dans ses travaux, Elinor Ostrom mettait l’accent sur le rôle essentiel des populations locales pour bâtir un système économiquement, écologiquement et socialement viable. Les coopératives, qui sont détenues et contrôlées par leurs membres pour atteindre leurs objectifs communs, continueront d’appliquer l’approche d’Elinor Ostrom pour prendre soin des ressources naturelles et de la planète.  

Merci à vous, Elinor Ostrom !

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