La vie sauvage sur les sites de production d’énergie photovoltaïque de coopératives de fourniture d’électricité aux États-Unis

18 Jun 2020

Les animaux pollinisateurs et les moutons ne sont pas la première chose à laquelle on pense lorsque l’on s’intéresse aux sites de production d’énergie photovoltaïque. Cependant, trois coopératives de fourniture d’électricité aux États-Unis montrent qu’il est possible de préserver un environnement naturel sur leur site de production d’énergie photovoltaïque en créant des conditions propices à l’épanouissement de la faune.

En 2014, Vernon Electric Cooperative a créé un site de production collective d’énergie photovoltaïque de 305 KW, qui a été la première à voir le jour dans le Wisconsin. Les membres de cette coopérative ont acheté 1 000 panneaux solaires qui ont été mis à disposition par la coopérative en deux semaines.

Ce réseau collectif se trouve dans un champ entouré d’une clôture et les panneaux photovoltaïques ont été installés à proximité du sol pour limiter leur visibilité auprès du voisinage. En poussant, l’herbe risquait d’ombrager une partie des panneaux et de réduire leur productivité.

« Nous ne voulions pas voir un énorme tracteur équipé d’un moteur à essence parcourir le site toutes les deux semaines en raison des coûts supplémentaires, de l’augmentation des émissions de CO2 et des risques accrus de dégâts pour les panneaux solaires », explique Dave Maxwell, directeur de la communication et du marketing de la coopérative.

La solution est venue de Craig Buros, PDG de la coopérative, dont les deux enfants élevaient des moutons qu’ils voulaient exposer lors d’une foire locale. Ces tondeuses originales ont montré qu’elles pouvaient être une alternative formidable conforme à notre éthique.

« Craig a proposé de mettre ses moutons dans la parcelle pour voir s’ils pouvaient limiter le développement de la végétation sans abîmer les panneaux solaires. Nous pensions que les moutons, contrairement aux chèvres, ne monteraient pas sur les panneaux et ne grignoteraient pas les câbles. Nous avons fait un essai dont le résultat a été excellent, mais les enfants de notre PDG n’avaient que cinq moutons. Il nous en fallait plus », a ajouté M. Maxwell.

Lors d’une réunion en famille, devant un match de football américain des Packers de Green Bay, il a rencontré quelqu’un qui possédait un élevage de chevaux de trait et de moutons.

« Nous avons commencé à évoquer l’idée de faire paître des moutons pour limiter la végétation autour de notre site de production collective d’énergie photovoltaïque. Il a trouvé intéressant de pouvoir laisser une partie de son cheptel sur une autre parcelle pendant l’été et nous a proposé de nous en livrer autant que nécessaire. D’une poignée de main, l’accord a été conclu. Des moutons vont entretenir l’herbe et la végétation sur notre parcelle pour le sixième été consécutif. Comme les hivers sont rudes dans le Wisconsin, la végétation ne pose problème qu’au printemps et en été. Les moutons sont en général présents de mi-mai jusqu’à fin août. »

« Cette approche n’est pas sans difficulté », admet M. Maxwell. Les moutons ont besoin d’eau et nous n’avons pas de point d’eau naturelle sur le site. La coopérative doit acheminer de l’eau une à deux fois par semaine et remplir un réservoir qui a été installé dans la parcelle.

« En plus, les moutons n’aiment pas les chardons qui peuvent atteindre ici jusqu’à deux mètres. Nous engageons quelqu’un qui intervient une fois chaque été pour tondre soigneusement la parcelle ou je fauche à la main les chardons. Si vous envisagez d’entretenir la végétation autour de vos panneaux solaires en plaçant des moutons dans votre parcelle, je vous recommanderais en premier lieu de trouver un moyen de les abreuver », ajoute M. Maxwell.

Cette solution inspire d’autres coopératives de fourniture d’électricité. Eau Claire Energy Cooperative, qui fournit de l’énergie à 11 000 clients dans le comté d’Eau Claire, a commencé à entretenir sa parcelle de 20 000 mètres carrés qui regroupe 2 8000 panneaux photovoltaïques en y installant ces tondeuses à quatre pattes en 2016.

En 2019, Wright-Hennepin Cooperative Electric Association (WH) a également converti une parcelle de 5 000 mètres carrés se trouvant près de deux sites de production d’énergie photovoltaïque, à Rockford où est implanté son siège. Elle souhaite fournir sur cette parcelle, qui était en friche, un refuge aux oiseaux, aux abeilles, aux papillons et à d’autres animaux sauvages.

Andrea Unger, directrice du marketing et des membres de WH, a fourni les explications suivantes peu de temps après le lancement de ce projet de jardin pollinisateur fin 2019 : « Nous pensons que cette végétalisation aura un effet bénéfique pour l’environnement, car cette surface pourra abriter des abeilles et d’autres pollinisateurs, des papillons, des oiseaux et d’autres animaux. Elle offrira également un cadre magnifique aux employés de la coopérative qui pourront se promener sur le site pendant leur pause et aux membres qui viendront observer leurs panneaux solaires. Nous nous réjouissons à la perspective de voir de nouvelles espèces y trouver refuge. »

En soutenant ces projets, les sociétés coopératives ont pour objectif de favoriser la présence de la faune sur leurs sites de production d’énergies renouvelables.

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