Ces dernières années, l’Afrique subsaharienne a été frappée par des phénomènes climatiques extrêmes plus fréquents et plus intenses. Les nouvelles hausses de température ont entraîné une intensification des sécheresses, des vagues de chaleur et des mauvaises récoltes. Dans le même temps, les précipitations supérieures à la normale pendant la saison des pluies entraînent la destruction de récoltes et des déplacements de population. Les changements climatiques ont des effets néfastes sur les rendements des récoltes et mettent encore plus en péril la sécurité alimentaire en Afrique.
Les exemples suivants en Éthiopie et en Ouganda montrent que les coopératives prennent cette question au sérieux et ont un rôle essentiel à jouer dans la protection des moyens de subsistance ainsi que dans la lutte contre les changements climatiques.
ÉTHIOPIE
En raison des bouleversements des phénomènes météorologiques et de l’intensification des dégâts provoqués par les insectes nuisibles, les producteurs de café à Oramia en Éthiopie constatent une baisse de leur rendement et de la qualité de leurs récoltes.
Pour contribuer à la lutte contre les changements climatiques et prendre des mesures à long terme de protection des exploitations de café en Éthiopie, l’OFCU (Oromia Coffee Farmers’ Cooperative Union) a commencé à examiner les approches visant à améliorer l’efficacité tout en réduisant l’impact sur l’environnement.
La production de café en elle-même entraîne des émissions de CO2, qui peuvent contribuer aux changements climatiques. Pour diminuer son empreinte carbone, la coopérative a engagé une collaboration avec l’organisation Fairtrade International autour d’un projet d’efficacité énergétique, qui a permis de distribuer des cuiseurs à économie d’énergie à 20 000 foyers de la région. Ces poêles à bois et à charbon peuvent être utilisés au quotidien pour torréfier des grains de café sans dégager de fumées toxiques dans l’air.
En collaboration avec le WECF (Women Engage for a Common Future), ACI Afrique et d’autres parties prenantes, l’OCFCU a également mis en œuvre un projet de promotion de technologies énergétiques durables et décentralisées qui met l’accent sur l’égalité des genres. L’accès une énergie abordable et à une eau propre reste compliqué pour les nombreuses populations vivant dans les régions rurales de l’Éthiopie où plus de 22 millions de personnes vivent encore sous le seuil de pauvreté.
Dans le cadre de ce projet, des membres de l’OCFCU ont participé à des formations pour devenir ambassadeurs dans le domaine de l’énergie et de l’eau dans leurs communautés locales. Ces membres mènent désormais des opérations de sensibilisation auprès de leur coopérative et de leur communauté pour planifier, exploiter, entretenir et vendre ces technologies énergétiques.
Des coopératives à Oromia et à Awach ont également mis en place des unités spécialisées sur les questions de l’eau et de l’énergie pour créer un réseau local dans le domaine de l’énergie.
OUGANDA
En raison de la multiplication des fortes précipitations dans certaines régions de l’Ouganda, les populations ont été confrontées à des inondations et à des glissements de terrain pendant la saison des pluies. Cette situation a été aggravée par la disparition rapide du couvert forestier liée à l’exploitation des arbres qui sont abattus pour en faire du combustible. Les fortes précipitations ont également entraîné une hausse du niveau des lacs partout dans le pays, notamment du lac Victoria, ce qui a provoqué le déplacement forcé de populations locales qui étaient dépendantes de la pêche et de l’agriculture. Cette situation met gravement en péril la sécurité alimentaire et aura des effets négatifs sur le développement économique et social de la région.
Pour atténuer les effets des changements climatiques, l’UCA (Uganda Cooperative Alliance) s’est associée avec la NFA (National Forestry Authority) pour planter plus de 50 000 arbres par an, ce qui contribuera à compenser les émissions de dioxyde de carbone et à réduire l’érosion des sols liée aux fortes précipitations.
L’UCA collabore également avec la NFA pour renforcer la capacité d’intervention des coopératives en les formant aux pratiques d’agroforesterie, en adaptant les technologies de conservation des sols et de l’eau et en aidant les agriculteurs à adopter des technologies d’économie d’énergie.
Les coopératives de crédit et d’épargne contribuent également à la lutte contre les changements climatiques en concluant des partenariats avec des entreprises dans le secteur de l’énergie photovoltaïque pour accorder à leurs membres des prêts pour le développement de projets photovoltaïques. Les coopératives de fourniture d’énergie distribuent également aux populations rurales de l’hydroélectricité issue du réseau national, ce qui contribue à diminuer leur dépendance énergétique au bois et au charbon.